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Iliad voit son avenir avec T-Mobile US, mais plus en France

« Notre offre est toujours valable, elle est même plus pertinente aujourd’hui que celle du 30 juillet. » A l’occasion de la présentation à la presse des résultats d’Iliad, son directeur financier Thomas Reynaud est revenu sur les ambitions du groupe aux Etats-Unis, aux côté de Maxime Lombardini, directeur général, mais en l’absence de son PDG Xavier Niel. Les responsables français justifient leurs propos par l’émulation concurrentielle relancée sur le marché américain depuis que Sprint a jeté l’éponge et a relancer une stratégie tarifaire agressive qui pousse à déstabiliser le secteur. « C’est donc une offre plus pertinente que jamais pour Deutsche Telekom et ses actionnaires », insiste Thomas Reynaud.

Les partenaires frappent à la porte d’Iliad

Pour l’heure, l’opérateur historique allemand, qui détient 67% de T-Mobile, n’a pas donné suite à l’offre de 33 dollars par action pour 56,7% du capital. Soit 15 milliards de dollars apportés par Iliad, financé en fonds propres à hauteur de 2 milliards, et de dette avec le soutien de banques internationales et une participation personnelle de Xavier Niel à l’augmentation de capital. L’actionnaire de T-Mobile en attend 35 dollars au minimum.

Une demande à laquelle pourrait répondre le groupe français avec l’appui de partenaires. « Un certain nombre d’acteurs industriels sont venus frapper à notre porte, début juillet, quand ils ont pris connaissance de notre projet », déclare Thomas Reynaud. Industriels ou financiers, américains ou pas, le responsable n’a pas précisé le type de profil de ces potentiels soutiens. Selon l’agence Bloomberg, Xavier Niel serait actuellement en discussions avec des fonds d’investissements pour trouver les moyens d’accéder aux exigences de Deutsche Telekom. Thomas Reynaud précise cependant que l’augmentation de capital d’Iliad ne dépassera pas les 2 milliards d’euros et assure que « l’offre ne se traduira pas par de la dette supplémentaire ». Si l’opération se fait, la dette s’élèverait à 4,5 fois l’Ebitda. « Et nous pensons pouvoir la faire descendre à 3 en deux ans », ajoute le responsable qui précise que l’opération n’affecterait en rien la stratégie en France.

Plus de consolidation à l’ordre du jour

« T-Mobile est un sujet transformant pour Iliad, une formidable porte d’entrée sur le premier marché mobile au monde [100 milliards de dollars de chiffre d’affaires, NDLR] », concède Maxime Lombardini. Une opportunité de croissance à l’international à l’heure où « la consolidation n’est plus à l’ordre du jour » en France suite à l’échec des discussions avec Bouygues Telecom et Orange sur l’acquisition du réseau du premier. « Nous sommes l’acteur qui a le moins besoin de consolidation, ce n’est pas un élément structurant pour nous contrairement à certains de nos concurrents », insiste le responsable financier.

Il n’en reste pas moins que si, à coup d’offres tarifaire agressives, T-Mobile a gagné des points sur le marché américain ces 18 derniers mois (jusqu’à hauteur de 10% du secteur mobile), « sa structure de coûts n’est pas adaptée et la question de son avenir financier se pose », reconnaît Thomas Reynaud. S’il ne « s’agit pas de faire un copier-coller de Free », Iliad y appliquerait ses méthodes et son savoir-faire pour dégager des économies, que ce soit dans la gestion de la relation client, le modèle de distribution, le développement de son propre système d’information, la conception des équipements télécoms, etc. « Un savoir-faire technique qui permet de faire la différence sur la durée ». Et assurerait jusqu’à 2 milliards de dollars d’économies sur les coûts annuels à T-Mobile. Pour le vérifier, il faudra encore que Deutsche Telekom réponde favorablement à l’offre d’Iliad. « Nous somme l’opérateur le moins endetté d’Europe, peut-être pour la dernière fois avant qu’on se revoit », a plaisanté Thomas Reynaud résolument optimiste sur l’issue de l’opération d’acquisition.


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