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Le transfert de fichiers en P2P du français Infinit séduit les investisseurs

Créée en 2012, la start-up française Infinit vient de lever 1,3 million d’euros auprès des fonds Alven Capital et 360 Capital Partners. La première levée de fonds institutionnelle pour cette entreprise qui s’emploie à développer une application de transfert de fichiers en P2P (peer-to-peer) sur la base d’une technologie développée en interne. Cette solution qui s’appuie sur des algorithmes innovants très bas niveaux qui optimisent et accélèrent les vitesses de transfert avait été lauréate du Concours National du ministère de la Recherche en 2013.

Issue de la thèse du cofondateur Julien Quintard, soutenue à l’Université de Cambridge (Angleterre), la technologie en question s’appuie sur le protocole point-à-point pour assurer l’échange de fichiers sans passer par un serveur central comme pour nombre d’acteurs du secteur. « C’est un point de différenciation majeure qui nous permet de ne pas avoir d’infrastructure à gérer », souligne Baptiste Fradin, l’autre cofondateur d’Infinit.

Trois fois plus rapide que la moyenne sur Internet

Cette architecture décentralisée apporterait plusieurs avantages face aux solutions du marché. Un gain de temps, d’abord, puisque l’application évite d’avoir à uploader le fichier sur un serveur central pour pouvoir l’échanger avec ses contacts. « Dans le cas d’Infinit, il n’y qu’une seule étape : la donnée est envoyée directement sur l’ordinateur du destinataire », soutient Baptiste Fradin, le COO basé à New York tandis que la R&D est maintenue à Paris.

Gains de temps que l’on retrouve dans les vitesses de transfert même si elles dépendent directement de la bande passante des protagonistes (ainsi un upload en ADSL ne dépassera guère le 1 Mbit/s). Mais selon le responsable, « personne ne peut être plus rapide que cela ». Il constate une moyenne jusqu’à 3 fois plus rapide que le reste du marché sur les échanges Internet. Et jusqu’à 23 fois sur un réseau local, y compris en Wifi, puisqu’Infinit détecte automatiquement la configuration lors des échanges internes et évite de transiter par le réseau mondial. De même, la solution gère les coupures accidentelles de réseau (ou de la machine qui stocke le fichier) en reprenant le transfert là où il s’est arrêté.

De plus, stocké sur la machine de l’utilisateur, les fichiers sont potentiellement illimité en taille. « Il n’y a vraiment aucune limite de taille, le plus gros transfert a été de 500 Go », soutient notre interlocuteur. Quant à la sécurité des contenus, elle serait absolue. « les données sont, découpées en blocs, puis chiffrées au niveau local, avant l’envoi. Par ailleurs, nous ne stockons même pas la clé privée. C’est-à-dire qu’à aucun moment, nous ne sommes en mesure de voir ce que les utilisateurs ont échangé, même si la NSA ou un équivalent national faisait pression sur nous… c’est impossible. »

Pas de coûts de bande passante

Enfin, le fournisseur de l’application d’échange de fichier n’est pas tributaire des coûts propres à la consommation de la bande passante. « La bande passante est un coût chez nos concurrents, qui est très important, et ceci les amènent à mettre des restrictions (diminuer les performances) afin de limiter ces coûts, explique Baptiste Fradin. Dans notre cas, ceci n’est pas un problème, il n’y a aucune restriction. »

Bref, Infinit s’inscrit, sur le papier, comme une application d’échange pour le moins innovante et appréciée pour son interface simplifiée alliant efficacité (usage du Drag and Drop) et esthétique. Encore en phase pilote, elle séduit essentiellement les professionnels de la création (designers, vidéastes, photographes, architectes…) qui travaillent en agence de communication et studio de post-production « de renommée mondiale » assure l’entrepreneur qui n’est cependant pas encore en mesure de communiquer des noms. Mais son potentiel devrait l’amener à élargir son périmètre de profils utilisateurs. « On remarque qu’il y a un vrai besoin de renouveler les outils existants concernant le transfert de fichiers dans les entreprises en générales qui sont encore à utiliser des solutions FTP qui est une technologie qui a fait son temps », avance Baptiste Fradin.

Pour l’heure, l’application est disponible gratuitement sans restriction pour les plates-formes Windows et Mac. « Un modèle Freemium voire de licences dans certains cas pourrait être intégré avant la fin de cette année », concède notre interlocuteur. Comme toute bonne start-up, le modèle économique reste encore à définir.


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