La communauté open-source est déçue. Non, Paris ne va pas faire sa révolution Linux. En tout cas pas d’un coup. Après des mois de discussions, de débats, de rapports d’expertise, la mairie a annoncé hier sa décision: la migration vers Linux des 18.000 postes informatiques de la ville se fera très, très progressivement.
Pas question pour Paris de calquer l’exemple de Munich qui en 2003 a annoncé son intention de migrer complètement et le plus rapidement possible vers Linux. Suscitant l’inquiétude, voire l’angoisse de Microsoft, dont les logiciels sont présents dans quasiment toutes les villes de la planète. Paris a donc tranché pour une politique modeste. Même si l’objectif d’une rupture informatique est maintenu: la ville souhaite toujours se passer d’une partie des produits de Microsoft mais la migration ne concernera pas des applications comme Office ou Internet Explorer. Il s’agit dans un premier temps de migrer 50% des serveurs applicatifs vers le libre d’ici la fin de l’année, contre 10% en 2004. Par ailleurs, le Conseil de Paris a entériné l’adhésion de la ville à l’Addulact, association de collectivités locales mettant en commun certains logiciels librement copiables et adaptables. A terme, les appels d’offre mettront en concurrence Microsoft avec les logiciels open-source. Ces décisions prudentes sont une victoire pour Microsoft. La firme observe avec inquiétude la volonté de villes et de gouvernement qui souhaitent se passer de Microsoft, notamment pour des questions de coûts et de sécurité. L’éditeur de son côté essaye de démontrer que les produits libres exigent par exemple des efforts importants dans la formation des salariés qui compensent leurs faibles coûts d’acquisition et de gestion. Dans le même temps, la firme offre des ristournes. Ainsi, Microsoft a proposé jusqu’à 60% de rabais sur ses produits afin de ne pas perdre le marché parisien. Une offre qui a peut-être fait la différence aux yeux de l’équipe municipale. Lire notre dossier Spécial Salon Linux.
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