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Patrick Drahi veut la totalité du gâteau Numericable-SFR

Lors de la signature de la vente de SFR à Numericable pour 13,5 milliards d’euros, il avait été prévu que Vivendi conserve 20% du capital de sa filiale opérateur. Une part que Vivendi pourrait finalement céder plus vite que prévu. Moins d’un an après la finalisation de l’opération, Altice (maison mère de Numericable-SFR) a envoyé une « offre ferme » au groupe médias pour le rachat du capital restant. Une offre à 40 euros par action, soit environ 3,9 milliards d’euros, ont confirmé les deux protagonistes. Ce qui couvrirait largement les 17 milliards de valorisation de SFR fixés au moment de la transaction.

Comment Altice, endetté à hauteur de 19 milliards d’euros (dont 11,6 pour Numericable-SFR), entend-il assurer ce nouvel investissement ? En deux temps et à travers deux structures. Le paiement serait réalisé pour moitié par Numericable-SFR dans le cadre d’un programme de rachat d’actions, et, pour l’autre moitié, par Altice France à travers un paiement comptant à effectuer au plus tard le 7 avril 2016, soit deux ans après la signature de la vente. Soit 1,95 milliard d’euros auquel il faudra ajouter des intérêts annuels de 3,8%.

Une économie de 750 millions

Cette nouvelle opération, qui permettra au patron d’Altice, Patrick Drahi, de prendre le contrôle total de Numericable-SFR, mettra fin aux accords antérieurs et aux discussions sur les ajustements de prix. Accords qui prévoyaient à l’origine une potentielle prime de 750 millions d’euros à Vivendi, notamment. Autant d’économisé pour Altice.

Vivendi examinera cette offre et devrait donner sa réponse le 27 février prochain, lors de la réunion de son Conseil de surveillance. Si le groupe valide la proposition, celle-ci devra être approuvée par les actionnaires de Numericable-SFR lors d’une Assemblée générale qui doit se tenir le 30 avril prochain au plus tard. Vivendi n’aura alors plus aucune activité dans les télécoms en France.

Fin des télécoms en France pour Vivendi

Le groupe, qui s’est également délesté de Maroc Telecom en 2013, conserve néanmoins un pied dans le secteur des télécoms. En revendant sa filiale brésilienne GVT à Telefónica à l’automne dernier, Vivendi possède aujourd’hui 7,4% des parts de Telefónica Brasil et 5,7% de Telecom Italia (dont Telefónica est actionnaire). Autant de présences dans le secteur censées lui assurer l’accès à des plates-formes de distribution de ses contenus via les opérateurs. Une logique qui risque de voler en éclat si le groupe revend aujourd’hui sa participation dans Numericable-SFR à Altice.


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