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Philippe Hedde (NextiraOne) : « Une volonté indéfectible d’innover »

C’était attendu. Le tribunal de commerce de Paris a validé, hier lundi 22 juin, la reprise de NextiraOne France par le fonds Butler Industries annoncée au début du mois. Cette confirmation met fin à une situation économique fragile pour l’intégrateur télécoms et réseaux français issu d’une scission d’Alcatel en 2002 (sans Lucent à l’époque). « NextiraOne n’avait plus d’actionnaire depuis 4 ans », nous rappelle son directeur général Philippe Hedde.

15 millions de recapitalisation

Une situation qui faisait suite à la sortie de son capital des fonds Platinum Equity puis Abenex. Si la reprise par Dimension Data fut un temps pressentie (dans le cadre du rachat de l’ensemble des entités à l’international), l’intégrateur sud-africain a finalement délaissé l’entreprise française (et italienne) « pour des raisons de stratégie qui leur appartient et que je ne commente pas », tranche le dirigeant. « Nous avions anticipé que l’opération [avec Dimension Data] ne se fasse pas, ce que j’ai appris en mai dernier, c’est pourquoi nous nous sommes tournés vers Butler Industrie », ajoute-t-il. Un dossier sur lequel Philippe Hedde travaillait « depuis plusieurs mois ». Butler, de son côté, regardait apparemment le dossier depuis plusieurs années.

Concrètement, Butler Industrie investit 15 millions d’euros dans le capital de NextiraOne France et ses filiales (NextiraOne Antilles-Guyane, NextiraOne Réunion, Clemessy Télécommunications) ainsi que les actifs de NextiraOne Experts. « Ce qui valorise le capital à 50 millions. » De quoi repartir à la conquête du marché de l’intégration sur de bonnes bases. Lesquelles avaient été assainies suite à la mise en place d’un plan de transformation en 2014 entraînant le départ de 280 salariés et a permis un retour dans le vert avec 250 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014. Les 1386 employés actuels sont intégralement conservés. « Le comité d’entreprise a clairement voté l’intention de ne pas faire de plan social et Walter Butler l’a confirmé trois fois en huit jours », rassure Philippe Hedde. Butler prévoit même des investissements dans la formation et des « recrutements ciblés », indique le communiqué.

L’opportunité de la consolidation

Le dirigeant est donc parfaitement confiant dans la capacité de NextiraOne a se développer sur le marché français. « J’ai vendu une entreprise qui a une volonté indéfectible d’exister à un très haut niveau technique, explique Philippe Hedde, nous avons vécu des années difficiles mais l’entreprise a toujours joué en première division grâce à l’innovation sans cesse renouvelée. » NextiraOne développe ses services dans quatre domaines principalement : les communications unifiées multiplateformes (Alcatel-Lucent, Microsoft, Cisco…), la sécurité, le réseau WAN pour le Cloud et les centres de contacts.

Le dirigeant entend même profiter de son indépendance face à la concentration du secteur avec d’un côté Orange Business Services (OBS) et de l’autre Numericable-SFR qui consolide SFR Business Team, Completel, Telindus et, demain peut-être, Bouygues Telecom Entreprises. « La concentration est une formidable opportunité pour NextiraOne car nous pensons que les clients préfèrent des intégrateurs indépendants des opérateurs et des constructeurs afin de disposer de la meilleure offre qualitative et tarifaire et ne pas se lier à un fournisseur particulier. La consolidation va nous aider. » Une opportunité de croissance qui pourrait se voir renforcée par d’autres acquisitions du nouveau partenaire financier. Pour l’heure, le dirigeant ne communique pas sur ses objectifs de croissance au-delà de la volonté affichée « d’être le numéro 1 de la satisfaction client dans l’intégration et l’innovation ». NextiraOne compte environ 20 000 entreprises clientes.


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