Comme attendu, Vladimir Poutine a signé la loi bannissant l’utilisation des technologies d’anonymisation sur le Web, à savoir les VPN (Virtual Private Network ou réseau privé virtuel), Tor ou les proxies. Le texte, déjà approuvé par la Douma, la chambre basse du Parlement russe, entrera en vigueur le 1er novembre prochain. Selon les autorités, il ne s’agirait pas d’imposer des restrictions aux citoyens respectant la loi, mais d’empêcher l’accès à des contenus prohibés.
Officiellement, la mesure vise à lutter notamment contre la diffusion de la propagande djihadiste et l’utilisation du numérique pour la préparation d’attentats. Mais les opposants au texte y voient surtout une façon pour le pouvoir russe de renforcer le contrôle d’Internet et de surveiller les opposants politiques. Le texte a provoqué des manifestations à Moscou il y a dix jours : entre 800 et 10 000 personnes (les chiffres variant beaucoup selon les sources) ont protesté.
La loi va obliger les fournisseurs d’accès locaux à bloquer les utilisateurs utilisant des proxies, Tor ou des VPN. La Russie impose déjà aux fournisseurs d’accès de stocker 6 mois de métadonnées et aux fournisseurs de services internationaux de conserver leurs données sur le sol russe. Ce que LinkedIn a par exemple refusé, entraînant son blocage par Roskomnadzor, le régulateur russe de l’Internet. Ce dernier censure les contenus extrémistes, violents, pédopornographiques mais aussi, plus largement, des pages que l’Etat russe juge dangereuses. Certains utilisateurs russes ont recours à des VPN ou à Tor pour contourner ces blocages.
Les autorités russes n’ont pas précisé quelles modalités techniques elles comptaient mettre en œuvre pour faire appliquer ces mesures. Si l’interdiction des VPN devient effective, la Russie sera l’un des seuls pays au monde à prendre ce genre de mesure, aux côtés de la Chine. Selon des éditeurs de VPN, en particulier ExpressVPN, une solution populaire dans le pays le plus peuplé au monde, Apple a retiré les principales apps de réseau privé virtuel de son App Store local dans le courant du week-end. Cette disparition des apps d’anonymisation du magasin applicatif d’Apple apparaît comme une conséquence du nouveau tour de vis décidé par Pékin. Jusqu’à présent soumis à une procédure d’enregistrement, les fournisseurs de VPN s’apprêtent à être exclus de Chine, le gouvernement ayant demandé, le 11 juillet, aux entreprises de télécommunications de fermer tout accès aux réseaux privés virtuels d’ici au 1er février 2018.
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