C’était l’une des issues les plus probables pour MetaMind : la start-up spécialiste de l’intelligence artificielle est tombée dans le giron de Salesforce. Son fondateur et principal dirigeant Richard Socher a mis son profil à jour : le voilà « Chief Scientist » pour le compte de l’éditeur américain de logiciels de gestion.
À l’été 2014, tout juste auréolé d’un doctorat en sciences informatiques obtenu à Stanford, cet Allemand d’origine avait monté sa start-up à Palo Alto (Californie). Il avait obtenu, en fin d’année, un financement de 8 millions de dollars apporté essentiellement par le fonds de capital-investissement Khosla Ventures… et par Marc Benioff, CEO et cofondateur de Salesforce.
Cette enveloppe a permis à MetaMind de se développer sur une branche de l’intelligence artificielle nommée « deep learning », en s’appuyant sur des réseaux neuronaux artificiels architecturés à l’image du cerveau humain. L’idée est de permettre à la machine d’apprendre par elle-même en analysant de larges quantités de données, puis d’être capable de prendre des décisions (pour plus de précisions techniques, notamment sur la combinaison des aspects convolutionnel et récursif, voir cet article de Wired).
Ces technologies sont appliquées entre autres à la reconnaissance de formes. En l’état actuel, MetaMind en distingue environ un millier, du boulier (« abacus ») à la courgette (« zucchini »). L’offre est également applicable à l’analyse sémantique de texte, typiquement pour détecter des sentiments, avec la possibilité d’interpréter des notions subtiles pour la machine comme la concordance des temps ou l’accord en genre et en nombre. Salesforce y entrevoit un levier pour améliorer ses prestations de service client et de marketing.
Comme le note TechCrunch, Richard Socher avait, pendant son doctorat, créé ImageNet, une base d’images encore utilisée aujourd’hui pour mettre à l’épreuve les solutions de reconnaissance d’images. Il a véritablement décidé de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale en donnant des cours de machine learning à Stanford et en constatant les idées qui fleurissaient autour de cette technologie, souligne ITespresso.fr.
Les services de MetaMind resteront accessibles jusqu’au 4 mai pour les utilisateurs de la version gratuite. Les abonnés au mois auront un sursis jusqu’au 4 juin. Mais dans tous les cas, les données stockées par la start-up seront supprimées le 11 avril. La page de recrutement, elle, reste active. Avec des postes ouverts pour des ingénieurs deep learning, DevOps et front-end.
A lire aussi :
Salesforce cartonne sur l’exercice 2015-2016
Salesforce s’empare du machine learning de PredictionIO
Un temps pressenti pour constituer le socle d'une suite bureautique AWS, Amazon WorkDocs arrivera en…
Eviden regroupe cinq familles de serveurs sous la marque BullSequana AI. Et affiche le supercalculateur…
Le dernier Magic Quadrant du SSE (Secure Service Edge) dénote des tarifications et des modèles…
Formats de paramètres, méthodes d'apprentissage, mutualisation GPU... Voici quelques-unes des recommandations de l'ANSSI sur l'IA…
À la grogne des partenaires VMware, Broadcom répond par diverses concessions.
iPadOS a une position suffisamment influente pour être soumis au DMA, estime la Commission européenne.