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Sécurité IT : l’administration américaine bannit les solutions Kaspersky

Les relations entre l’éditeur d’antivirus Kaspersky d’origine russe et le gouvernement américain se détériorent.

Le ministère de la Sécurité intérieure (Department of Homeland Security, DHS) vient d’ordonner à l’ensemble des ministères et agences gouvernementales de supprimer les solutions de sécurité IT installées dans leurs systèmes d’information.

Les organisations concernées disposent de 30 jours pour identifier la présence d’outils Kaspersky  et 90 jours pour l’éradiquer.

Cette nouvelle charge des autorités américaines succède à l’alerte lancée en août par le FBI demandant aux entreprises US d’abandonner l’antivirus Kaspersky.

Trois mois plus tôt, d’autres agences, dont la CIA et la NSA, faisaient part de leurs méfiances à l’égard de la solution de sécurité russe.

Dans son communiqué, le DHS se déclare « préoccupé par les liens entre certains responsables de Kaspersky et les services de renseignements russes et d’autres organismes gouvernementaux, et les exigences légales russes qui permettent aux agences de renseignements de demander ou de contraindre l’assistance de Kaspersky et d’intercepter les communications transitant par les réseaux russes ».

Et d’ajouter : « Le risque que le gouvernement russe, agissant seul ou en collaboration avec Kaspersky, puisse capitaliser sur l’accès fourni par les produits Kaspersky pour compromettre les systèmes fédéraux d’information et d’information implique directement la sécurité nationale des États-Unis. »

Des accusations fondées sur de fausses allégations

Des accusations de collaboration avec le gouvernement russe que Kaspersky rejette totalement.

« Aucune preuve crédible n’a été présentée publiquement par quiconque ou par une organisation car les accusations sont fondées sur de fausses allégations et des hypothèses inexactes, y compris des allégations concernant l’impact de la réglementation et des politiques russes sur l’entreprise, considère l’entreprise de sécurité.

« Kaspersky Lab a toujours reconnu qu’il fournit des produits et des services appropriés aux gouvernements du monde entier pour protéger ces organisations des cybermenaces, mais il n’a pas de lien contraire avec l’éthique ou d’affiliation avec un gouvernement, y compris la Russie. »

Et de conclure : « Kaspersky Lab n’a jamais aidé aucun gouvernement dans le monde pour du cyberespionage ou des attaques numériques, et il est déconcertant qu’une entreprise privée puisse être considérée comme coupable jusqu’à ce qu’elle soit prouvée innocente, en raison de problèmes géopolitiques. »

Le mot est lâché : Kaspersky se considère comme une victime collatérale des tensions qui alimentent les relations entre les Etats-Unis et la Russie depuis que cette dernière a été soupçonnée d’être intervenue dans le processus de l’élection présidentielle américaine l’année dernière.

« Malgré le manque de preuves des raisons pour lesquelles nous sommes ciblés, une chose semble claire : nous sommes pris au milieu d’une lutte géopolitique, avance Eugene Kaspersky, le fondateur de l’éditeur homonyme. « Et il n’y aura jamais de preuves pour prouver ces fausses accusations contre nous puisque nous sommes innocents. »

Le fondateur poursuit son argumentaire : « Comme je l’ai déjà dit, il n’est pas populaire d’être en russe aujourd’hui dans certains pays, mais nous ne pouvons pas changer nos racines, et franchement, avoir ces racines ne nous rend pas coupables. » Même si les tensions politiques ont toujours un impact sur les affaires, le dirigeant ne s’inquiète pas outre-mesure des conséquences de sa prochaine disparition des systèmes de l’administration américaine.

« Les bonnes nouvelles sont que les ventes du gouvernement des États-Unis ne constituent pas une partie importante de l’activité de l’entreprise en Amérique du Nord, déclare Eugène Kaspersky. Alors, bien qu’affectés, nous continuerons à nous concentrer sur la protection de notre base clients prioritaire, les entreprises et les consommateurs. »

Plus transparents que toute autre société de cybersécurité

Il n’en reste pas moins que l’initiative américaine impacte l’image de l’éditeur russe. Une image que son fondateur entend défendre bec et ongles.

« Grâce à cette tempête géopolitique de longue échéance, nous sommes devenus plus transparents que toute autre société de cybersécurité dans l’industrie », considère le dirigeant qui, « malgré le défi » entend continuer « à protéger nos utilisateurs partout dans le monde de n’importe quelle cybermenace, indépendamment de son origine ou de son intention ».

Kaspersky n’est pas le seul acteur victime des désaccords internationaux entre grandes puissances. Les solutions réseau des groupes télécoms chinois ZTE et Huawei avaient été mises en cause pour des risques de cyberespionnage.

Le gouvernement russe n’est pas en reste qui réfléchissait à bannir Microsoft du pays et tous les logiciels propriétaires.


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