Alliance patriotique entre les groupes japonais Fujitsu, NEC et NTT Docomo, dont la coentreprise Access Network Technology, implantée à Kanagawa (sud de Tokyo), devrait débuter au cours du mois ses activités de conception et développement de semiconducteurs pour terminaux mobiles.
Les trois parties, qui nourrissent de longue date des ambitions communes, travaillaient d’ores et déjà en étroite collaboration dans le respect de cette tradition nippone qui impose aux constructeurs d’ajuster les spécifications techniques de leurs téléphones portables à la demande des opérateurs télécoms. Avec 85 employés, essentiellement en R&D, l’objectif est d’accaparer, à l’horizon 2014, 7 % du marché des semiconducteurs pour smartphones et tablettes, sans dépendre de l’offre fluctuante de fondeurs tels Qualcomm et Texas Instruments.
Un temps pressenti pour mener une initiative unilatérale, Fujitsu détiendra 52,8 % d’un capital de 100 millions de yens (1,04 million d’euros… cela reste peu). NTT Docomo est actionnaire à hauteur de 19,9 %, contre 17,8 % pour NEC et 9,5 % pour filiale Fujitsu Semiconductor. Access Network Technology concentrera tout particulièrement ses recherches sur les technologies sans fil, dont la LTE, pour tendre vers des composants tout-en-un destinés à s’exporter à l’international et à équiper, à terme, les ordinateurs portables de NEC et Fujitsu, voire les objets connectés.
Les équipes en poste à Kanagawa mèneront à bien la phase de recherche et développement, mais la production sera externalisée, vraisemblablement sous-traitée en local, sans plus de renseignements de la part de Takashi Koto, le porte-parole de Fujitsu. Il n’est par ailleurs pas fait mention d’éventuelles fiançailles avec Renesas, premier fabricant japonais avec 3,6 % du marché des semiconducteurs sur l’exercice 2011, mais en proie à des difficultés financières depuis les inondations en Thaïlande.
Former un nouveau cluster semble hors de question pour l’heure. En Asie se distinguent toujours le Coréen Samsung (spécialiste du mobile) et le Taïwanais TSMC, qui limite ses activités à la fonderie. En Europe, STMicroelectronics, ce géant méconnu (voir notre dossier), s’arroge la part du lion. À l’échelle du globe, Intel caracole en tête avec 15,9 % d’un marché 2011 évalué à 320 milliards de dollars (baromètre Gartner).
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