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La SNCF veut détecter par logiciel les gestes suspects

Les mesures de sécurité sont montées d’un cran dans les transports en commun et en particulier au niveau ferroviaire. Les quais du Thalys à la gare du Nord et à Lille vont voir l’installation de portiques de sécurité avant l’accès aux trains.

La SNCF ne reste pas à la porte de cette effervescence sécuritaire. Nos confrères de l’AFP rapportent que l’entreprise teste actuellement dans plusieurs gares un logiciel d’analyse comportementale couplé à de la vidéosurveillance (la SNCF dispose d’un parc de 40 000 caméras) pour prévenir les gestes suspects. La société a précisé à l’agence de presse qu’elle s’appuie « « sur le changement de température corporelle, le haussement de la voix ou le caractère saccadé de gestes qui peuvent montrer une certaine anxiété » pour identifier un comportement suspect. Les caméras seront également capables de trouver des bagages ou des colis abandonnés.

L’entreprise rappelle le caractère expérimental du projet : « pour savoir si ça n’identifie que les gens qui ont une intention négative, un agresseur, ou un triporteur, mais aussi l’acceptabilité sociale. » Une acceptation qui passe par un contrôle des tests par la CNIL. Une fois les tests terminés, la SNCF entend bien inscrire son initiative dans la durée. Entendez par là au-delà de l’état d’urgence.

La vidéosurveillance intelligente en question

Ces technologies de vidéosurveillance « intelligente » sont en plein développement dans certains pays comme la Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis. Une recherche sur le web permet de repérer plusieurs sociétés spécialisées dans ce domaine, Evitech (société française), TrapWire ou BRSLabs (société américaine). Elles mêlent pour la plupart vidéosurveillance, analyse de données et intelligence artificielle. Nous avons interrogé la SNCF pour connaître le nom du logiciel et son éditeur, sans obtenir de réponse.

Il existe aussi un programme européen, Indect (acronyme de Intelligent information system supporting observation, searching and detection for security of citizens in urban environment). Ce projet a pour ambition de « concevoir une infrastructure algorithmique destinée à la détection automatique des menaces, des comportements anormaux ou de violence à partir des flux de données issues notamment des caméras de vidéosurveillance et du web ».

Si les technologies existent, les détracteurs sont nombreux. Faux positifs, incapacité de détecter une émotion, les critiques pleuvent sur les faiblesses des algorithmes, clés de voûte de ces solutions de sécurité. Les associations de défense de la vie privée s’interrogent sur les risques d’erreurs, de discriminations sur des personnes n’ayant commis aucun délit. Une justice préventive qui change quelque peu le droit des personnes.

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crédit photo © F.Schmidt – shutterstock

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