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Ugloo : les postes de travail pour sauvegarder les données froides

Trophée start-up Forum Numérique – En cherchant Ugloo sur un moteur de recherche, la start-up est présentée comme une pépite française en matière de sauvegarde des données. L’histoire commence en juillet 2014 avec la reprise d’une spin-off de l’Université d’Amiens, précise Christophe Laire, CEO d’Ugloo. Cette structure dispose d’une technologie capable de fragmenter les données et de les placer sur les capacités de stockage non utilisées des PC d’une entreprise.

« Au début l’activité était orientée vers les PME, nous avons décidé de réorienter le projet vers les grands comptes », souligne le dirigeant. Un exercice qui a nécessité de la réécriture de code avec au final un produit de « stockage indestructible ». Ce procédé s’adresse idéalement pour la sauvegarde ou l’archivage des données dites « froides ». Il s’agit d’informations dont les entreprises n’ont pas besoin d’avoir accès souvent, mais qui par leur volume coûtent cher à stocker.

Réutiliser la capacité de stockage libre des PC

La solution Ugloo « réutilise la capacité de stockage inutilisée des postes de travail au sein de l’entreprise, les données sont fragmentées et redondées, en mode P2P. Ainsi sur 1000 postes, on peut perdre jusqu’à 50% des données; nous sommes capables de les reconstruire », indique Christophe Laire. Cette solution est facturée en mode licence par utilisateur et par an. Elle s’appuie sur un serveur qui administre la fragmentation des données et le placement au sein des postes de travail. « Les serveurs ont été créés au départ par nous. Pour adresser les grands comptes, nous travaillons avec HPE », explique le dirigeant.

Par rapport à la concurrence du Cloud et des offres comme Glacier d’AWS, Ugloo mise sur 2 atouts : la gouvernance et la pérennité des données. « Le client garde tout chez lui, sur ses postes clients. C’est d’autant plus vrai sur le segment des business critical. Quant à la pérennité, elle est assurée par l’existence du parc informatique, une sorte de réinternalisation de la sauvegarde », constate Christophe Laire.

Une vingtaine de PoC d’ici la fin de l’année

Et l’avenir s’annonce au beau fixe pour la start-up. Sur le plan technique, elle va lancer une vingtaine de PoC (prototypes) d’ici la fin de l’année auprès de différentes entreprises et administrations. Et il y a du potentiel. « En France, la capacité de stockage non utilisée sur les postes de travail représente l’équivalent de 200 datacenters et les entreprises disposent en général de 3 fois la capacité disponible. » Il cite par exemple le cas d’Amiens Métropole comprenant 121 To et n’en utilise que 40 To. La start-up regarde également avec intérêt les box opérateurs, qui comprennent pour la plupart des disques durs dont certains sont peu ou pas utilisés. « Une discussion est ouverte avec Orange sur ce point », avoue le dirigeant. Enfin, sur le plan financier, la jeune pousse a levé 1,25 million d’euros en janvier dernier auprès de 2 investisseurs : Picardie Investissement à hauteur de 250 000 euros et CapDécisif pour 1 million. L’objectif est d’accélérer et de croître en France et à l’international.

Avis du jury

Olivier Rafal, vice-président Digital Business Innovation chez CXP Group et membre du jury, indique : « C’est déroutant, traditionnellement les technologies de sauvegarde des données sont des équipements robustes, très sécurisées. » Et d’ajouter, « là on parle de fragmentation sur des postes de travail avec une diffusion en mode P2P ». Le jury a donc donné une prime à la curiosité pour en savoir plus sur cette technologie. « Il y a des incertitudes à lever auprès des DSI comme les tests de performance, le besoin en bande passante, la capacité des postes de travail, etc. », assure Olivier Rafal. Dans le même temps, l’analyste pense qu’Ugloo pourrait suivre les traces d’un autre français qui a émergé dans le stockage, Scality avec le concept de stockage objet en mode distribué.

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