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Un cours sur le « bullshit » à l’ère du Big Data passionne

La chasse aux fausses informations fait rage depuis quelques mois aussi bien dans le cadre de l’élection présidentielle américaine que pour le scrutin français. Difficile parfois de séparer le bon grain de l’ivraie dans le flot d’information et se faire sa propre opinion. Deux professeurs de l’Université de Washington, Carl Bergstrom et Jevin West ont décidé de prendre le problème sous l’angle pédagogique et de créer un cours spécifique baptisé « Calling Bullshit in the Age of Big Data ». En français, le thème peut se traduire par « Repérer les conneries à l’ère du Big Data ».

Cet enseignement comprend 12 modules pour comprendre, détecter et analyser les âneries. Le cours débute par les fondamentaux, la définition, le concept ou les catégories des « conneries ». Par la suite, l’étudiant partira à la chasse aux foutaises pour connaître son environnement et sa propension à se propager.

Statistiques, Big Data et Dataviz

Le Big Data n’est pas qu’un titre, car 3 modules sont dédiés à l’analyse des grands volumes de données. Un premier traite des statistiques sur des thèmes comme le paradoxe de Simpson  (un phénomène observé de plusieurs groupes semble s’inverser lorsque les groupes sont combinés) ou le phénomène de Rogers (lorsqu’on déplace un élément d’un ensemble vers un autre, il est possible que la moyenne de chacun de ces ensembles augmente).

Un module sur la datavisualisation montrant la puissance des graphiques pour comprendre l’information, mais aussi pour tromper l’auditoire. Enfin, un dernier module porte sur le Big Data avec des interrogations sur le fait que d’anciens algorithmes puissent fonctionner sans suffisamment de données ou quand les informations sont tronquées. Des questionnements peuvent se poser également sur le machine learning et la capacité à abuser l’intelligence artificielle.

Fake News au programme

Le reste de l’enseignement fait la part belle aux Fake News (fausses informations) et la dénaturation de certaines publications scientifiques ouvrant la voie à des interprétations erronées et trompeuses. Beaucoup de réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter essayent de lutter contre les fausse informations qui y circulent, avec plus ou moins de succès.

Le cours se conclut par les moyens de réfuter les « conneries » en s’adaptant au public concerné. Les deux universitaires en charge de cette formation donnent une bibliographie fournie pour chaque module, ainsi que des exemples. Ils pourraient s’inspirer de Linus Torvalds qui la semaine dernière a réglé son compte aux discours sur l’innovation en les qualifiant de « bullshit ».

Le cours doit débuter début mars prochain pour environ 10 semaines et les inscriptions limitées à 160 étudiants ont été bouclées en une minute. Preuve que la demande existe et un moyen de remettre un peu de bon sens à l’ère du Big Data et de l’intelligence artificielle. Et si les universités françaises s’en inspiraient ?

A lire aussi :

Linus Torvalds remballe les discours sur l’innovation

Le machine learning a-t-il oublié sa sécurité ?

Photo credit: imatgessantaanna via Visualhunt /  CC BY-ND

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