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USA : les internautes en thérapie ?

Les symptômes sont connus : transpiration, anxiété sévère et paranoïa. Mais ici, ils ne s’appliquent ni à un alcoolique ni à un drogué, mais à un internaute devenu dépendant du Net.

Le New York Times révèle « 6% à 10% des approximativement 189 millions d’utilisateurs de l’Internet dans ce pays (USA) ont une dépendance qui peut être aussi destructive que l’intoxication à l’alcool et aux drogues, et ils se précipitent sur les thérapies« . Avec une vision plus européenne du phénomène, on pourrait associer cette nouvelle dérive de l’Internet à la propension de l’américain à consommer des thérapies et du psychologue… Mais le phénomène semble plus grave, relayé par les hôpitaux qui font le constat des symptômes évoqués plus haut, mais aussi par des enseignants. Comme Naomi Baron, professeur de linguistique, qui dans le Los Angeles Times exprime son inquiétude de voir que par la nature peu profonde de la lecture en ligne, ses étudiants réduiraient leur habileté à raisonner. Plus grave encore, certains scientifiques et chercheurs scolaires auraient constaté que l’utilisation du Web créerait chez les enfants des « difficultés à résoudre des désordres déficitaires« . Jusqu’aux courriels qui en prennent pour leur grade ! Des chercheurs cognitivistes auraient ainsi découvert que le bombardement de courriels épuiserait le QI (quotient intellectuel) des enfants « plus rapidement que la marijuana » ! Et comme toujours dans ce genre d’affaires, des gens de bonne volonté se déchaînent? Ainsi peut-on lire sur des blogs toujours bien intentionnés que le Net « détruit les cellules du cerveau« , et jusqu’à détruire des pans entiers du cerveau lui-même ! N’est-il pas surprenant de constater que les détracteurs du Net publient leurs critiques… sur le Net! Que les blogs, ces espaces d’expression individuelle en ligne, sont leur support. Et que près de la moitié (48,7%) des bloggers américains interrogés ont clairement indiqué que le premier motif pour publier leur blog est une démarche ‘thérapeutique‘. Inévitablement, et compte tenu de la masse de gens devenus en quelques années des internautes, les dérives jusqu’à la dépendance sont inévitables. Mais l’association des accros du Net – environ 20 millions d’américains – à la recherche de thérapie est un phénomène probablement très localisé… à l’échelle d’un sous-continent. Les psychologues et pseudo thérapeutes américains doivent se frotter les mains. Mais qu’ils se dépêchent car les prêcheurs et gourous médiatiques ne vont pas manquer de reprendre le flambeau et de rappeler que l’Internet, c’est le diable ! A quand sur nos écrans des bandeaux où défileront de sanitaires messages d’avertissement, du type « l’abus d’Internet nuit à la santé« , ou encore « Le docteur Web guérit des maux du Net » en pop-up ?

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