Malgré le soutien d’entrepreneurs et de « twittos » (#keepfleur), Fleur Pellerin ne fait pas partie des 16 ministres du « gouvernement de combat » de Manuel Valls. C’est Arnaud Montebourg qui prend du galon à Bercy. Le promoteur de la « nouvelle France industrielle » a été nommé, mercredi 2 avril, ministre de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique.
François Hollande s’est exprimé, mardi soir, pour la création d’un « vrai ministère du Numérique » en France, lors d’un dîner de l’organisation Unitaid, en présence de Bill Gates. Cependant, le président de la République n’a pas désavoué Fleur Pellerin.
Hier encore ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Économie numérique du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, l’initiatrice du label « French Tech » et VRP des start-up à l’international pourrait obtenir, la semaine prochaine, un poste de secrétaire d’État. Mais certains lui reprochent de se focaliser sur la communication, alors que d’autres s’en réjouissent.
Reste à savoir si Arnaud Montebourg, qui voit ses prérogatives s’étendre de l’industrie aux technologies de pointe, veut poursuivre, en duo, la politique numérique menée depuis près de deux ans. Au menu de Bercy : le rééquilibrage fiscal entre acteurs américains et européens de l’écosystème, le soutien à l’innovation, la valorisation et la protection des données, la promotion des entrepreneurs et des talents, les déploiements très haut débit ou encore la « souveraineté numérique »… au risque d’une moindre concurrence.
La filière, de son côté, préconise la poursuite des efforts engagés et salue le maintien d’un ministère dédié. « C’est un point positif que, dans le cadre d’une équipe gouvernementale très resserrée, le numérique soit réaffirmé au rang des priorités du gouvernement. L’Afdel souhaite donc que la dynamique constructive engagée se poursuive », explique à la rédaction Jamal Labed, président de l’organisation qui représente, en France, plus de 300 entreprises, start-up, PME et grands groupes du logiciel et des services Internet.
Les opérateurs télécoms, qui connaissent bien Arnaud Montebourg, sont partagés. « Le patriotisme économique a ses limites », assure-t-on dans l’entourage d’un industriel du secteur.
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