Les grandes entreprises se tournent en priorité vers l’automatisation pour améliorer la qualité de leurs offres et obtenir des gains de productivité. Mais elles hésitent à investir dans des programmes dédiés de montée en compétences qui soutiennent leurs objectifs.
C’est ce que montre un rapport du Capgemini Research Institute. 2000 professionnels, dont 800 cadres dirigeants de 400 groupes réalisant chacun plus de 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires par an, ont été interrogés. Dix pays sont couverts : France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Pays-Bas, Suède, États-Unis, Chine et Inde. (source : « Upskilling your people for the age of the machine »).
Pour 58% des dirigeants et 54% des collaborateurs interrogés, l’automatisation n’a pas encore permis d’augmenter la productivité au niveau escompté. Pour mieux faire et mettre à niveau leurs équipes, 91% des organisations s’appuient sur un plan de formation. En revanche, 10% seulement ont opté pour un programme dédié de montée en compétences.
Parfois sceptiques sur certains aspects de ces programmes, 54% des collaborateurs pensent tout de même qu’ils leur ont donné l’occasion de « se délester de tâches répétitives ». Ils sont plus nombreux encore, 62%, à estimer que ceux-ci leur ont permis « d’éviter le licenciement ». Ce taux n’est pas négligeable à l’heure des débats concernant l’impact de l’automatisation sur l’emploi.
Si l’hypothèse d’un remplacement systématique d’emplois par des robots et applications d’intelligence artificielle (IA) est écarté, le cabinet de conseil McKinsey estime dans un scénario médian que 15% des emplois dans le monde seront impactés à horizon 2030.
Pourtant, les entreprises tardent à mesurer cet impact sur leurs propres effectifs, souligne Capgemini. 60% des dirigeants et cadres RH reconnaissent même que l’impact de l’automatisation sur leurs employés ne fait pas partie des principales considérations. Et ce lors de la définition d’une stratégie d’automatisation au sein de leur organisation.
Or, selon le think tank de Capgemini, les groupes de plus de 50 000 employés qui ont investi dans un programme de montée en compétences ont une longueur d’avance. Ils pourraient économiser 278 millions de dollars de plus sur trois ans que ceux n’ayant pas encore mis à niveau leurs effectifs.
(crédit photo : shutterstock.com)
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