Le paysage de la cybersécurité en France vient de se transformer avec l’acquisition de DenyAll par Rohde & Schwarz Cybersecurity. Les deux fonds d’investissements et principaux actionnaires du spécialiste français de la sécurisation des applications et des services web, Omnes Capital et Truffle Capital (actionnaire également de Netmediaeurope, éditeur de Silicon.fr), ont annoncé avoir cédé leur participation dans la firme française. Si pour Omnes Capital, le montant de l’opération n’est pas connu, Truffle Capital annonce une revente pour 11,7 millions d’euros de sa participation. « Soit près de 3,44 fois le montant investit en capital. »
Au-delà de l’aspect capitalistique, c’est une aventure made in France qui se termine. Cette histoire a débuté en 2001 par Patrick Asty et Xavier Tardif. Elle est alors à 66% une filiale de la Société Générale et se charge de développer, commercialiser et assurer la pérennité de solutions de sécurité destinées aux activités Internet des grandes entreprises. Puis en 2011, cette spin-off est reprise par les fonds d’investissement cités précédemment en axant la stratégie sur le renforcement et le développement à l’international. Sur le premier point, DenyAll s’est agrandie en rachetant VulnIT en 2012 et BeeWare en 2014. Sur l’expansion à l’étranger, DenyAll peut se vanter d’être présent dans plus de 30 pays, avec 600 clients. Les solutions de la société sont reconnues par les professionnels et par l’ANSSI. Dernièrement, l’agence avait certifié rweb, le parefeu applicatif de nouvelle génération.
L’avenir de DenyAll va donc se conjuguer en allemand au sein de Rohde & Schwarz Cybersecurity. Si le nom ne vous dit rien, il s’agit de la filiale du groupe Rohde & Schwarz connu pour proposer des solutions de tests et mesures pour les radios mobiles et les radiocommunications. Une référence pour une firme historique, sa création date en effet de 1933. Avec cette acquisition, Ammar Alkassar, Directeur Général de Rohde & Schwarz Cybersecurity, considère que « la technologie de DenyAll centrée sur le comportement des utilisateurs au sein des applications complète parfaitement notre gamme de produits de sécurité proactive pour les réseaux et les terminaux. Ensemble, nous allons construire et livrer un portefeuille encore plus solide de solutions innovantes de cybersécurité fabriquées en Europe ».
Le rachat de DenyAll impacte aussi HexaTrust qui voit passer un de ses membres sous pavillon étranger (européen certes, mais étranger tout de même). A l’occasion des Assises de la Sécurité à Monaco, Jean-Noël de Galzain, président de Hexatrust, s’était ému de la « faiblesse des commandes en France ». Il ajoutait que « nous nous sommes structurés autour d’un groupe, d’un label, des talents, mais sans revenus nous ne pourrons pas continuer à investir dans la R&D ». Sinon, son constat est simple, les pépites françaises de la cybersécurité dans l’intelligence artificielle ou le Big Data, seront rachetées par des fonds ou des sociétés étrangères.
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