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Avec Noé, Macron jette les bases d’un fonds de pension à la Française

À la manière d’un dirigeant d’entreprise lors d’un keynote, Emmanuel Macron a piloté, ce lundi 9 novembre, à Bercy, un premier échange centré sur la stratégie française pour les nouvelles opportunités économiques (« Noé »). Pour témoigner de l’impact du numérique sur l’économie et la société, une dizaine d’intervenants ont été conviés, du président-fondateur de Blablacar, Frédéric Mazella, à l’économiste et co-auteure de la note sur l’économie numérique du Conseil d’analyse économique (CAE), Anne Perrot. À travers cet exercice, le ministre de l’Économie veut promouvoir une politique d’innovation « plus volontariste », basée sur un « diagnostic partagé ». L’objectif : permettre à la France de tirer profit des bouleversements et technologies de rupture du 21e siècle.

Établir un « diagnostic partagé »

Cette « révolution technologique » est aussi  une « révolution d’usage ». Elle « change notre façon d’entreprendre, de produire », a expliqué Emmanuel Macron. Ces changements, le gouvernement ne veut pas les appréhender seul, mais avec l’ensemble des parties prenantes. L’ouverture de données dites d’intérêt général (prévue dans le projet de loi d’Axelle Lemaire) peut y contribuer. Faire que « les risques identifiés deviennent des opportunités », dans tous les secteurs, doit être une priorité. Le numérique – des plateformes Web d’intermédiation aux NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives), en passant par l’informatique ubiquitaire, l’intelligence artificielle et ses algorithmes – doit « permettre de rebondir », a-t-il insisté. Il s’agit de donner à la France les moyens de rattraper son retard, dans la robotisation notamment, et de faciliter l’émergence et la croissance de « celles et ceux qui font cette transformation ».

Vers un « fonds de pension à la française »

Un des leviers de croissance passe par le financement de l’amorçage et du développement des entreprises numériques, selon la récente note du CAE. En France, la faiblesse relative du capital-risque est en partie compensée par des dispositifs de soutien aux start-up technologiques, mais cela ne suffit pas. « Nous sommes bons dans le financement bancaire, par dette », mais « nous avons surtout besoin de fonds propres » à l’heure où l’innovation disruptive bouleverse les modèles établis, a souligné le ministre. « L’épargne doit aller vers l’économie réelle, le financement vers les entreprises innovantes  ». Bercy prévoit également la création d’un « fonds de pension à la française ».

Faciliter le travail indépendant

Pour « faciliter l’arrivée de cette économie nouvelle, nous devons accompagner le changement » et expérimenter des modèles, a insisté le ministre. À ses yeux, il ne faut pas « protéger l’emploi », mais « l’individu », décloisonner les formations et « marier les différentes formes d’activité » (indépendance, salariat, artisanat, entrepreneuriat…), sans les opposer. Certes des emplois vont disparaître, mais de nouveaux emplois, qu’ils soient à forte valeur ajoutée ou à faible qualification, se créent. « Notre force sera à la fois d’attirer les talents et d’accepter de voir plus de femmes et d’hommes d’horizons variés se lancer, avec les risques qui vont avec, pour réussir ». Pour ce faire, a insisté Emmanuel Macron, « nous devons adapter la fiscalité », « faciliter la vie du travailleur indépendant », mais aussi « généraliser le statut d’auto-entrepreneur ». Mi-décembre, le ministre dévoilera davantage son plan, en amont de la présentation de son projet de loi « Noé » au conseil des ministres en janvier.

Lire aussi :

Économie numérique: des pistes pour la loi Macron 2
Industrie du futur : Emmanuel Macron veut accélérer la mutation numérique de la France

Crédit Photo : DR

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