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Face aux batteries: quel avenir pour la pile?

La bonne vieille pile alcaline a-t-elle encore un avenir? A première vue, on pourrait répondre non. En effet, le secteur de l’électronique grand public, autrefois chasse gardée des vendeurs de piles est aujourd’hui le terrain de jeu des fabricants de batteries rechargeables. Téléphones mobiles, lecteur mp3, appareils photo numériques: autant de terminaux stars des ventes dont la source d’énergie est rechargeable. Au moment où Toshiba annonce une batterie qui fait « le plein » en 60 secondes (voir encadré), les fabricants de piles commencent sérieusement à s’angoisser.

Pour autant, la pile n’est pas bonne à enterrer (au sens propre comme au sens figuré). Comme nous l’explique Gisèle Hétez, Directrice de clientèle Duracell-B2B, un des leaders du secteur (40% de part de marché mondiale), le marché global a connu en 2004 une croissance de 1%. Mais Duracell a progressé sur la même période de 8% », précise-t-elle. Preuve qu’il y a toujours une forte demande. Selon les chiffres de la filiale de Gillette, on retrouve surtout la pile alcaline dans les lecteurs portables de CD, les baladeurs à cassette, les radios, les casques, certains lecteurs de mp3 et les télécommandes, soit 48% de la consommation. Des terminaux qui sentent bon l’ancienne époque. Les appareils photo numériques, les PDA, les mobiles rassemblent moins de 4% de la consommation. Pour un groupe comme Duracell, il fallait donc réagir. Et vite. La marque au lapin rose a donc joué la carte de l’innovation pour ne pas voir son activité décliner. Le constructeur a ainsi présenté un nouveau produit, la CP-1, une pile prismatique. Cette pile au lithium (voir photo) ressemble furieusement à une batterie rechargeable et vise le marché des appareils photo numériques. Mais ce modèle se pose en alternative. Elle n’est pas rechargeable et s’utilise donc comme une pile classique. Duracell essaye de gagner des points sur deux tableaux: séduire les fabricants d’appareils photo avec une pile plate de la forme d’une batterie à haute capacité (240 photos possibles selon Duracell) mais moins chère qu’une batterie rechargeable. Ce modèle permet par ailleurs aux fabricants de proposer des produits hybrides, pouvant recevoir les deux types de sources d’énergie. Et convaincre les utilisateurs avec un modèle plus simple à utiliser (car pas de recharge, pas de cordon), également moins cher que les batteries et disponible un peu partout. « La pile répond ainsi tout à fait aux caractéristiques des appareils photo dont l’usage doit être spontané et immédiat », explique Duracell. Le fabricant mise énormément sur ce nouveau type de pile et estime « que la nouveauté sera appliquée à d’autres produits comme les baladeurs. Le but est de créer une véritable alternative », souligne Gisèle Hétez. Il faut l’espérer pour Duracell qui veut à tout prix rattraper le train de l’électronique grand public. Déjà, le groupe américain annonce que trois appareils photo numériques de Canon et deux de Samsung accepteront la CP-1 au même titre que des batteries rechargeables. Mais l’innovation n’est pas tout. Duracell s’emploie également à convaincre les fabricants de terminaux de pousser un peu leur réflexion quant aux modes d’énergie sélectionnés. « Selon une étude que nous avons commandé, nous observons que les fabricants développent très souvent un produit sans vraiment penser aux sources d’énergie. Ce problème est géré à la fin du développement. C’est dommage car pour certains produits, comme ceux de l’entrée de gamme, d’autres solutions, plus économiques, peuvent répondre à l’attente des consommateurs », souligne Gisèle Hétez. Cette action de lobbying est essentielle. « On se mord un peu la queue », concède la directrice clientèle. « Les fabricants et intégrateurs attendent qu’une nouvelle source d’énergie (en l’occurrence la CP-1) soit disponible partout avant de réellement l’intégrer à leurs produits tandis que la distribution attend que les fabricants réagissent ». Le marché prend beaucoup de temps à réagir. Ce qui n’arrange pas du tout les affaires de Duracell. Une batterie rechargeable en 1 minute signée Toshiba

Encore une innovation qui ne va faire plaisir à Duracell. Les groupes japonais tentent depuis plusieurs années de trouver la batterie idéale: celle qui aurait la plus grande capacité pour un temps de recharge le plus court possible.

Cette batterie idéale pourrait bien être signée Toshiba. Le géant japonais a dévoilé la « Super Charge Battery » qui se recharge en 60 secondes. Cette batterie est du type ion-lithium s’accompagne d’un rendement accru. C’est grâce aux progrès récemment accomplis dans le domaine des nanotechnologies que Toshiba est parvenu à mettre au point cette batterie. Des nanoparticules permettent ainsi de stocker rapidement et en grande quantité les ions de lithium, ceci sans détérioration de l’électrode sur laquelle elles s’appliquent. Toshiba annonce également l’allongement de la durée de vie: après un cycle de 1.000 charges, la batterie est encore opérationnelle à 99%. Elle résiste également très bien à des conditions de température extrêmes: sa capacité de fonctionnement est à 80% à -40°C et 95% à 45°C (contre 100% à 25°C). La commercialisation est prévue pour 2006.

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