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GE choisit Paris pour exporter son IoT en Europe

Mise à jour le 14 à 10h (correction des effectifs du labo de San Ramon)

GE pose ses valises à Paris, où le conglomérat américain va ouvrir son premier centre de R&D dédié à l’IoT hors des Etats-Unis. L’objectif affiché ? Regrouper environ 250 personnes dans cette implantation d’ici à 2018 afin de porter le développement de GE Digital sur le Vieux Continent. L’inauguration, prévue ce 13 juin au soir, accueillera Jeff Immelt, le Pdg de ce groupe de plus de 300 000 personnes, et devrait voir se déplacer le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron.

Bill Ruh

Mais le réel inspirateur de cette inauguration se nomme Bill Ruh, l’ex-numéro deux de Cisco que le géant industriel a embauché en 2011 pour diriger GE Digital, une entité qui fournit des solutions et services numériques dédiés au monde industriel. « Bill a eu pour mandat de développer la plate-forme IoT du groupe, Predix », raconte Vincent Champain, le directeur général de GE Digital Europe et responsable de la mise en place du labo parisien que l’industriel a baptisé ‘Digital Fonderie’. Un centre de R&D qui réplique le modèle de celui mis en place à San Ramon (Californie), qui réunit déjà quelque 1 400 ingénieurs logiciels (dont 250 data scientists et 80 spécialistes du design). « La stratégie consiste à localiser et à répliquer le modèle de ce centre ailleurs dans le monde », reprend le dirigeant, passé par les cabinets ministériels et par McKinsey.

Porte-étendard de GE Digital

Après Paris, GE prévoit d’ouvrir un autre centre en Asie à la fin de l’été (à Shanghai) et un troisième à Boston, en fin d’année ou au début de la suivante. Selon Vincent Champain, la Digital Fonderie parisienne, qui ouvrira avec un effectif de 20 à 30 personnes, devrait atteindre une cinquantaine de postes en fin d’année. Elle sera le porte-étendard de l’activité GE Digital en Europe, une entité créée voici quelques mois et comptant aujourd’hui une quinzaine de personnes.

[Lire notre dossier : 5 scénarios pour l’Internet des objets en entreprise]

Si GE a choisi la capitale pour implanter son labo de R&D, c’est notamment en raison de la qualité de la formation française en matière de mathématiques appliquées. Vincent Champain explique que le Crédit Impôt Recherche (une réduction d’impôt calculée sur la base des dépenses de R&D) ne suffit pas à expliquer le choix de Paris. « Nous ne nous focalisons pas sur une mesure en particulier, mais jaugeons l’opportunité offerte par une implantation globalement. Par ailleurs, certaines baisses de charge ne font que compenser des surcharges existant par ailleurs », plaide le directeur général de GE Digital Europe.

Predix, un Paas spécialisé IoT

Pour s’imposer sur le marché européen, GE mise sur ses spécificités, sur son ADN. « Notre base de clients est 100 % industrielle, plaide Vincent Champain. On fait toujours les choix techniques favorisant ce type d’utilisateurs, notamment en matière de sécurité. Par ailleurs, la profondeur de l’expertise industrielle du groupe lui confère toujours une longueur d’avance sur l’optimisation des machines. Nous avons aujourd’hui le plus grand pool de data scientists industriels au monde. » Des profils que GE entend d’ailleurs attirer dans l’Hexagone.

Vincent Champain (Crédit photo : Vccisme)

L’offre de GE tourne en grande partie autour de Predix, son Paas dédié à l’IoT industriel. Disponible en version stable depuis 2015, cette solution Cloud est appelée à s’enrichir graduellement, notamment de fonctions analytiques, assure Vincent Champain. Bâtie sur Cloud Foundry, le Paas de Pivotal dans lequel le conglomérat industriel a investi, la plate-forme de GE mise également sur du logiciel déployé en local (et appelé Predix Machine), sur un contrôleur associé à l’équipement. Par exemple sur un Raspberry Pi. « Cela permet d’assurer la continuité de la chaîne de sécurité, résume le directeur général de GE Digital Europe. Sur les contrôleurs, sont déportés des logiciels de collecte de données, de tri, de chiffrement, voire des pré-calculs. »

Si l’activité plate-forme et d’éditeur de logiciels reste relativement neuve pour le conglomérat, l’intégration du numérique dans les offres industrielles du groupe génère déjà un chiffre d’affaires plus que significatif. Sur son site, l’Américain explique que sa branche Digital pèse environ 6 milliards de dollars. « Par exemple, une application pour les moteurs d’avion permet d’optimiser le changement des pièces en fonction des conditions d’usage réelles – comme la présence de sable – et non plus en fonction de profils standards », illustre Vincent Champain.

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