Ce géant -il mesurait effectivement deux mètres!- prix Nobel d’économie, défenseur des thèses libérales dans leur version américaine (nous dirions ‘
de gauche‘), auteur de nombreux ouvrages économiques dont l’aspect le plus remarquable est sans doute leur accessibilité, nous a quitté samedi à l’âge 97 ans. Pourquoi l’évoquer ici ? D’abord parce qu’il fut probablement le plus grand économiste américain, plus encore que son ami monétariste Milton Friedman et ses théories, auxquelles il s’est longtemps opposé. Ensuite pour ses théories économiques iconoclastes, son opposition aux théories classiques et néoclassiques qui basent l’économie de marché sur la demande du consommateur, et son opposition à la technoculture, dont la forme la plus bureaucratique porte le nom de ‘management‘. Pour Ken Galbraith, la logique économique est inversée, c’est l’offre qui détermine la demande et les organisations qui possèdent le pouvoir, et non le capital, même si de multiples fausses vérités économiques, qu’il a toujours dénoncées, nous le font croire. A lire cet économiste didactique, partisan des théories keynésiennes sur l’interventionnisme de l’Etat, l’implosion de la bulle Internet était inévitable. Il est d’ailleurs l’un des rares économistes américain à avoir condamné cette dérive dès ses débuts. Mais Ken Galbraith n’écorchera plus les dérives du système américain et néolibéral. Le monde a perdu l’un de ses plus grands intellectuels.
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