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L'univers open source critique vertement le programme 'DreamSpark' de Microsoft

Microsoft étoffe encore un peu plus ses relations avec les étudiants. Déjà organisateur de l’Imagine Cup, un concours réservé aux étudiants en informatique du monde entier, la firme lance aujourd’hui le programme DreamSpark qui permet d’accéder gratuitement à des outils de développement de l’éditeur.

Concrètement, ce programme permettra aux étudiants en technologie, design, mathématiques, sciences et ingénierie de télécharger des outils maison de Microsoft comme XNA Game Studio, Visual Studio 2005 et 2008 et Expression Studio. Ils pourront également utiliser gratuitement les plates-formes de développement SQL Server 2005 Developer Edition et Windows Server, Standard Edition. Des applications vendues à prix d’or dans le commerce. Ils pourront ainsi développer des applications, concevoir des pages internet complexes ou créer de nouveaux jeux vidéo pour la console Xbox 360.

DreamSpark est ouvert aux 35 millions d’étudiants américains, européens (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grande-Bretagne) et chinois. Microsoft envisage éventuellement dans un deuxième temps de mettre ces différents outils à disposition dans d’autres pays et de les proposer également aux lycéens. A noter, l’accès libre et gratuit aux logiciels n’est possible que durant la durée des études. Ensuite, il faudra passer à la caisse!

L’initiative n’a rien de philanthropique. Il s’agit pour Microsoft de fidéliser dès leurs formations, des futurs développeurs informatiques. Le second objectif est de les détourner d’applications concurrentes comme celles proposées par Adobe.

Evidemment, ce type d’initiative ne plaît guère aux partisans de l’open source dont les outils de développements sont également en accès libre et gratuit. Dans un communiqué de presse, l’Association francophone des utilisateurs de Linux et des logiciels libres (Aful) estime que c’est un peu l’opération de « dernière chance » pour Microsoft.

« La montée en puissance des logiciels libres, leur diffusion et leur adoption de plus en plus large dans les universités et les écoles d’ingénieurs poussent Microsoft à réagir vigoureusement, sans doute pour ne pas perdre pied définitivement dans ces domaines« , explique-t-elle.

Et de poursuivre : « Il est à noter que tous ces outils (bases de données, serveurs web, langages, etc.) couvrent des domaines où la concurrence est effective : Microsoft n’y est pas un éditeur d’avant-plan, ses produits y sont loin d’avoir une place significative en parts de marché, excepté lorsque des effets d’accord spécifique existent (cas de certains sites web qui sont en fait dépendant de Microsoft) ».

Pour l’association, il s’agit d’« un cadeau empoisonné » car « gratuit ne veut pas dire libre; l’apparent cadeau d’aujourd’hui est destiné à engendrer les dépendances de demain, tant techniques qu’économiques ».

Et d’expliquer : « Les alternatives sous licences libres, généralement d’accès libre et gratuites, permettent aux étudiants d’accéder aux codes sources : elle permettent d’un point de vue pédagogique de l’enseignement de l’informatique, de pouvoir étudier le mode de fabrication de ces outils voire de les améliorer. Elles sont d’un impact économique difficile à quantifier, ce qui tend à les faire sous-estimer voire à les négliger. Elles n’apparaissent effectivement pas dans les bilans comptables, et pourtant elles servent a former des dizaines de millions d’étudiants de tous niveaux. Elles échappent aux accords Microsoft/directions (écoles, universités, collectivités, mairies) dont Microsoft se régale mais qui se révèlent souvent être en décalage avec la réalité du terrain et avec le respect de l’interopérabilité. Sur le terrain, les opérationnels ne souhaitent pas nécessairement les outils Microsoft et nombreux sont les formateurs et enseignants/chercheurs qui se plaignent de ces interférences en France ».

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