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Microsoft ouvre Windows (suite): Bruxelles se dit sceptique

Afin d’éviter une amende journalière de 2 millions d’euros imposée par Bruxelles dans la cadre du jugement de mars 2004 pour abus de position dominante, Microsoft a annoncé ce mercredi accorder des licences sur une partie de son code source.

Pour Microsoft, cette proposition surprise va plus loin que les exigences de Bruxelles. « Nous en sommes venus à la conclusion que la seule façon d’être certains de répondre aux exigences de la Commission était d’aller plus loin que la décision de 2004 et d’offrir une licence pour le code source du système d’exploitation de Windows Server », a déclaré Brad Smith, vice-président général de Microsoft et directeur des affaires juridiques. Après avoir indiqué qu’elle examinerait avec soin la proposition de l’éditeur, la Commission a jugé ce jeudi que l’ouverture par Microsoft à ses concurrents de son système d’exploitation Windows n’était « pas nécessairement » la meilleure réponse à ses exigences. « C’est la qualité de l’information qui importe et non la quantité », a déclaré Jonathan Todd, porte-parole européen à la Concurrence. « Ils pourraient nous donner un demi-million de pages, mais si ce n’est pas l’information appropriée pour que les concurrents puissent élaborer des logiciels compatibles avec Windows, alors cela signifie qu’ils ne se conforment pas à nos exigences », a-t-il ajouté. Par ailleurs, plusieurs opposants à Microsoft se sont plaints mercredi que ce code-source était « inutilisable » car trop complexe. Selon eux, toutes ces données techniques doivent être accompagnées d’une « feuille de route » pour être véritablement adéquat. Du côté du monde du logiciel libre, les réactions sont glacées. « Jamais personne ne leur a demandé de publier leur code-source », a stigmatisé jeudi le président de la Fondation européenne du logiciel libre (FSFE), Georg Greve. Pour la FSFE, cette montagne de données « causera plus de problèmes » qu’elle n’en résoudra. « Dans la mesure où le code-source est protégé par des droits d’auteur, les programmeurs qui en auront pris connaissance ne pourront le réutiliser dans leurs logiciels libres », sous peine d’être poursuivis par Microsoft pour violation de droits d’auteur. Pourtant, pour Microsoft, le partage d’un de ses secrets les plus jalousement gardé « est la documentation ultime que nous pouvons fournir ». Et le géant se dit même prêt à faire plus (voir encadré). L’affaire semble donc loin d’être close. Car comme le porte-parole de la commissaire européenne à la Concurrence l’a indiqué: « Il est encore prématuré de conclure que l’accès au code-source résoudrait le problème de manque de conformité à la décision de mars 2004 ». Microsoft prêt ‘à faire plus’

« Nous avons opéré tous les changements requis par la Commission en matière de documentation technique et nous sommes prêts à faire plus si elle le demande », a affirmé jeudi le conseiller juridique de Microsoft, Horacio Gutierrez. « En addition au code-source, les programmeurs obtiendront tout un panel de spécifications techniques détaillées qui leur fourniront la feuille de route de cette technologie, ainsi qu’un support technique gratuit de la part des ingénieurs de Microsoft », ajoute-t-il. « C’est comme si on leur fournissait l’avion monté, le plan de l’appareil et des leçons de pilotage », a-t-il poursuivi, jugeant que « la combinaison de ces trois éléments couvre la totalité des besoins des programmeurs pour mettre en oeuvre les protocoles de communication de Windows ». Alors, réelle volonté de répondre à Bruxelles et d’en finir avec ce dossier ou énième tentative d’enliser le dossier ?

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