Le secteur de la musique va mal. Rien de neuf. D’après l’AFP, la morosité ambiante touche tous les supports, physiques et numériques. Les trois premiers trimestres de l’année ont enregistré un recul des ventes de 20,5% par rapport à l’année précédente.
L’industrie du disque tire la sonnette d’alarme. Le Snep (Syndicat national de l’édition phonographique) affirme que l’ensemble du marché a chuté de 51% depuis le début de la crise en 2002. Pour le lobby, le coupable n’est autre que le téléchargement illégal. La logique défendue par le syndicat est simple: le piratage casse les ventes. Un peu court…
Le marché de gros atteint 443,9 millions sur les trois premiers trimestres 2007 contre environ 558 millions d’euros il y a un an.
Les chiffres concernant les musiques numériques, globalement en hausse de 8% à 34,6 millions d’euros sont plus porteurs d’espoir. La musique dématérailisée représente désormais 8% du marché. Autre bonne nouvelle, si le marché des sonneries téléphoniques est en baisse, le chiffre d’affaires des téléchargements sur internet et téléphones mobiles connaît une hausse significative de 35% (14,3 millions d’euros pour internet, 4,3 millions pour les mobiles).
Hervé Rosny, directeur général du Snep critique à mots couverts l’inaction des pouvoirs publics. Pour la profession, ni les discours, ni la mission placée sous l’égide de Denis Olivennes, ni les discussions ne changent quoi que ce soit. L’industrie du disque réclame du concret.
Encore faut-il qu’elle ait le courage de s’attaquer aux vrais problèmes. Ni la riposte graduée, ni la criminalisation des internautes, ni le recours à d’hypothétiques systèmes de surveillance de réseau ne constituent des solutions si les prix, ou l’offre ne correspondent aux attentes des consommateurs.
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