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Numérisation des livres : Google et la BNF dans la controverse

Le 18 août dernier, le directeur de la BNF, déclarait réfléchir à confier la numérisation de ses livres à Google Books du célèbre moteur de recherche. Une déclaration qui avait alors soulevé de vives critiques, il était alors presque inévitable de voir fuser les commentaires à la rentrée… alors que la BNF n’a encore rien signé.

Pour politiques et hommes de lettres, la numérisation par Google de la littérature française pose un souci de conscience franco-française. Il n’y a pas à tortiller, confier un tel patrimoine dans les mains du géant américain, cela rabroue quelque peu les partisans de l’exception culturelle. C’est un choix cornélien qui s’impose aujourd’hui à notre bibliothèque nationale: permettre d’un côté de sauvegarder le patrimoine, tout en le laissant en libre accès à un large public, mais en le confiant au tout puissant Google. Ou de l’autre, refuser les avances de Montain View et voir la numérisation de son patrimoine littéraire reporter à des temps antédiluviens, faute de moyens suffisants.

Pour Bruno Racine, directeur de la Bibliothèque Nationale de France, « il est tout à fait normal que la Bibliothèque ait des échanges avec des entreprises engagées dans la numérisation, telle que Google ». Ce qui n’est pas du tout l’avis de son prédécesseur, Jean-Noël Jeanneney, qui avait exhorté en 2004 la communauté européenne à s’engager dans le domaine, afin de protéger son patrimoine.

Il est certain qu’à notre échelle, (bien que cela fasse mal à notre égo de frenchy), il sera difficile de lutter seuls contre Goliath. Cependant, la BNF doit calmer ses ardeurs selon Frédéric Mitterrand. Le ministre de la Culture et de la Communication estime pour sa part qu’« il ne faut pas numériser tout, tout de suite ». Dernier sursaut d’égo ou de sagesse selon les avis…

Patience donc, car il faudra attendre la mise en place de la politique culturelle du nouveau ministre. On saura ensuite, si cette attente ne fera que retarder l’échéance, ou si elle aboutira ensuite à un réel investissement français, voir européen, dans le domaine. En attendant, la passion française pour les débats et la rentrée littéraire, risquent fort de faire enfler la polémique.

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