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Brian Palowski (NetApp) : « Flash change totalement notre vision du design du stockage »

En direct de la Silicon Valley : le premier rack flash signé NetApp (lire « NetApp, les annonces flash ») est le fruit d’un équilibre recherché entre le pragmatisme industriel du constructeur et les attentes de ses clients.

Alors que la compétition règne chez les start-ups qui occupent le terrain du stockage flash en misant en priorité sur la performance, NetApp propose une solution équilibrée, qui cependant sur le matériel est loin de jouer la carte de l’innovation tant elle ressemble aux autres offres ‘robustes’ du marché.

Designers flash consultés, SSD retenu

Dans ces conditions, NetApp a cependant rencontré ces start-ups, mais n’a pas retenu leurs technologies, qui ne répondent pas à la composition de sa stratégie flash (lire « Pourquoi NetApp a choisi de ne pas acquérir une start-up ? »). Exemple de ce pragmatisme affirmé, le rack Flash Array EF540 se remplit de disques SSD… mais pas de cartes flash, comme c’est le cas chez les start-ups les plus tournées vers la performance.

Nous aurions pu voir pointer une légère déception, si l’approche industrielle de NetApp n’imposait l’adoption d’un profil intermédiaire, qui marie la technologie et le service. Et surtout nous avons rencontré Brian Palowski, senior vice-président de NetApp, dont il a occupé le siège de CTO (Chief Technology Officer), qui nous a justifié ses choix, étant à l’origine de la gamme flash du constructeur.

« Flash change totalement notre vision du design du stockage et apporte la low latency. Mais attention, flash n’est pas la performance, c’est simplifier la gestion de la performance. Les start-ups jouent la carte exclusive de la performance, quand NetApp cible l’efficacité du stockage. Et n’oubliez pas que les I/O sont le problème des bases de données. Voilà pourquoi nous avons fait le choix d’un CPU équilibré, et donné l’avantage à une enveloppe opérationnelle réduite. »

La priorité à l’écriture

Brian Palowski, senior vice-président de NetApp, ex CTO

Le SSD répond à ces attentes, mais pas seulement. Brian Palowski évoque une priorité : n’écrire qu’une seule fois l’information sur le flash, garant à la fois de l’optimisation de la donnée stockée, mais surtout de la durée de vie du SSD qui devrait être égale à celle du disque dur.

« La durée de vie de la donnée sur flash dépend des workloads. Sur des workloads standards, elle dépasse 5 ans, sur des workloads intensifs, elle est inférieure à 5 ans. C’est pourquoi nous avons réécrit notre système d’exploitation stockage afin de minimiser les écritures, de ne jamais faire une nouvelle copie de la donnée et ainsi de ne pas créer de nouvelles écritures qui consument le flash. »

Focus sur le SSD

C’est pour répondre à cette stratégie technologique que NetApp n’a pas choisi d’adopter la mémoire flash en cartes sur bus PCIe, qui sollicite par trop la physique du flash, au profit du SSD. Ce dernier, grâce à sa proximité en terme d’usage des disques durs, supporte également ce que Brian Palowski nomme la « storage stack », l’ensemble de l’environnement applicatif qui fait partie de la solution, avec le support des I/O (SAS, PCI), les briques ‘low level’, les protocoles (FL, NFS), la gestion de la volumétrie, RAID/RAIN, la déduplication, etc.

« Le flash SSD nous offre la consistance des 5 ms qui permet de tirer plus d’avantages du SSD comme disque ». Et NetApp de négocier auprès des fabricants de SSD la transformation de l’enveloppe technique de ce dernier (legacy envelop), pour répondre à leur objectif. La durée de vie d’une mémoire flash n’excéderait pas les 5 ans, nous l’avons vu, et pour protéger la donnée, les constructeurs affichent un volume de remplissage limité pour s’assurer une zone de sécurité. Pilotant ce process et contrôlant la donnée, NetApp a par exemple demandé à réduire cette zone.

Le pragmatisme de NetApp dans la construction de son offre de stockage flash trouve sa justification dans l’optimisation de sa plateforme, qui pour le moment passe impérativement par le SSD. Ce positionnement du constructeur évoluera certainement vers une plus grande ouverture pour des technologies plus performantes. En attendant, NetApp mise tout sur le SSD.


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