Mis en service en mars 2013, le supercalculateur Pangea de Total, installé dans le centre de recherche scientifique que possède l’entreprise à Pau, va voir sa puissance être multipliée par plus de deux, pour passer de 2,7 pétaflops/s à 6,7 pétaflops/s, selon les chiffres fournis par le pétrolier. Basé sur une architecture SGI, Pangea est exploité par les métiers de l’exploration comme un outil d’aide à la décision avant de lancer de nouveaux forages pétroliers. « Les moyens de calcul de Pangea 1, couplés aux algorithmes de recherche développés par nos centres de recherche de Pau et Houston, ont été utilisés pour gagner en rapidité et en précision dans nos projets d’imagerie sismique, témoigne Jean-Marc Rodriguez, directeur adjoint des technologies d’exploration de Total. Nous sommes par exemple en mesure de tester de multiples scénarios en quelques heures, là où avant ce supercalculateur, un seul calcul nous demandait plusieurs jours. »
C’est en partie cette explosion des volumes de données qui explique l’évolution de Pangea, qui va se traduire par des installations de versions plus récentes des architectures et par l’ajout de nouvelles capacités. Exploité à 100 % par Total, le supercalculateur est utilisé entre 70 et 90 % de sa disponibilité actuellement. « L’installation est saturée, ce qui crée des contraintes de délai, dit Jean-Marc Rodriguez. Or, nous traitons des volumes sans cesse croissants de données et nous allons prochainement mettre en service une nouvelle génération d’algorithmes, actuellement en cours d’industrialisation. Nous espérons tester en fin d’année ces algorithmes conçus pour les architectures massivement parallèles de Pangea. » De facto, la puissance de calcul n’a d’intérêt pour Total que si elle est mise au service de la recherche algorithmique, domaine auquel l’entreprise française consacre 10 millions de dollars par an.
Opéré par la DSI, en collaboration avec la branche exploration pour la mise en œuvre des projets, l’équipement devrait offrir à Total un beau rapproché au Top 500, le classement des 500 supercalculateurs les plus puissants au monde. Actuellement 20ème, Pangea affiche, selon ce classement, une puissance maximale de 2,1 pétaflops/s, pour une puissance électrique de 2,1 MW. Dans sa nouvelle version, Pangea 2 devrait réintégrer le Top 10 (si le classement ne subit pas trop de bouleversements d’ici là) et redevenir le supercalculateur le plus véloce aligné par une entreprise. Une place occupée aujourd’hui par Eni, la compagnie pétrolière italienne. Au passage, Pangea confirmerait aussi son rang de plus puissant supercalculateur français, devant l’équipement du Genci (Grand équipement national de calcul intensif) et celui du CEA, tous deux fournis par Bull.
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