La descente aux enfers de Satyam, une des plus importantes SSII indienne, continue. Un des gros clients de la firme, l’américain State Farm Insurance a purement et simplement annulé son contrat, sans explications.
La direction de Satyam tente de faire bonne figure : « Nous somme déçus par la décision de State Farm. Nos dirigeants contactent actuellement nos clients partout dans le monde et à l’heure qu’il est, plus de 90% d’entre eux se sont engagés à poursuivre avec Satyam ». Et l’entreprise d’évoquer le soutien de General Electric et de Nestlé.
Pour autant, l’hémorragie de ses clients est bien réelle. La Banque Mondiale est le premier à quitter le navire.
Rappelons que Satyam aujourd’hui au centre d’un méga-scandale, le plus gros de l’histoire économique indienne, qui pourrait le précipiter au fond du gouffre.
Rappel des faits. En décembre, la 4e SSII du pays échoue à racheter deux entreprises de BTP dans lesquelles les fondateurs de la société avaient des parts. Cet échec et surtout les liens troubles entre la direction de Satyam et ces entreprises du bâtiment (et les conflits d’intérêts qui en découlent) provoquent un scandale.
Plus tard, on apprend que le p-dg de la société de services Ramalinga Raju a gonflé artificiellement les bénéfices pendant plusieurs années. Ce qui a provoqué sa démission. Ce dernier a reconnu par exemple avoir ajouté 150.000 euros, au second trimestre de l’exercice fiscal en cours qui doit s’achever le 31 mars prochain.
Cette démission a provoqué l’effondrement de 80% du cours de l’action de Satyam.
Début janvier, les deux fondateurs de la SSII sont arrêtés – Ramalinga et Rama Raju – ainsi que le directeur financier – Srinivas Vadlamani – tous coffrés au moins jusqu’au 23 janvier. Le ministre du Commerce prend alors l’initiative de nommer une nouvelle direction.
Le gouvernement indien cherche aujourd’hui à sauver la firme et surtout à restaurer la crédibilité des SSII et de l’industrie du logiciel et des services qui pèsent très lourd dans l’économie indienne. Trois grandes banques dont Goldman Sachs, JPMorgan et Deutsche Bank pourraient être choisies en tant que repreneurs.
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