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SSII : ces mal aimées

Ainsi, selon une statistique due au cabinet Mazars, moins d’une direction générale sur quatre considère la fonction informatique comme le moyen de simplifier les procédures et d’augmenter la compétitivité.

Il est vrai que l’informatique sort (avec difficulté) d’une période noire qui, de 2001 à 2003, a opéré une indéniable coupe claire dans les rangs d’une profession où les grands groupes côtoient les P.M.E., voire quelques artisans. Dès 2002, les investissements de ces entreprises avaient diminué de 2,8% par rapport à 2001. Sur 2003, cette contraction a atteint 2,2%, déclenchant un effet domino sur l’ensemble du secteur. D’où la nécessité de faire évoluer des prestations qui correspondent aux attentes plus exigeantes des entreprises. Ceci s’est généralement traduit ces derniers mois par un renforcement de leur présence auprès de la clientèle via un portefeuille renouvelé de prestations plus pertinentes. Par ailleurs, malgré la crise, il leur a fallu investir dans l’innovation (et notamment le développement Java ainsi que XML) tout en veillant à la qualité des applications développées pour diminuer les coûts de maintenance de ces dernières. Recouvrant tout juste la santé depuis quelques mois, les SSII ne sont pas pour autant sorties de Dieppe. Comme le souligne Markess International, elles doivent choisir leur camp et décider si elles sont de purs prestataires de services (d’ailleurs traités comme de la valetaille par les directeurs informatiques dont le degré d’ingratitude vis-à-vis de tels prestataires n’est plus à démontrer) ou si elles affichent haut et clair leur vocation d’éditeur informatique à part entière. 2005 devrait à cet égard être l’année des acquisitions, 60% des éditeurs partant à la pêche aux opportunités. Chiffre parlant qui permettra de trouver la ligne de partage des eaux entre les deux professions, seules 29% des SSII prévoient de mener de telles opérations. Car des conditions très précises doivent être remplies pour ce faire. Il s’agit soit de l’élargissement d’un domaine de compétence afin de compléter sa gamme, soit de l’extension de la couverture régionale ou internationale du groupe, soit (plus rarement) le développement de nouveaux secteurs économiques encore inexplorés. Conséquence de cette application remarquable de la très britannique maxime «l’union fait la force», le secteur a vu naître de véritables mastodontes résultant notamment de la fusion de Cap Gemini et d’Ernst & Young. À moindre échelle, des groupes de valeur ont fusionné pour créer des structures hyper réactives, comme notamment Micropole Univers. Mais ces années de vaches maigres ont aussi eu pour conséquence de permettre le développement d’un parc d’experts indépendants qui atteint désormais les 20 000 feux. Ceci n’empêche toutefois pas une part conséquente du parc français de SSII d’être constitué de structures de taille moyenne, souvent dirigées et possédées par leurs fondateurs. Connaissant les problèmes de trésorerie liés à cette envergure (les banquiers, c’est bien connu, n’étant guère prêteurs, même et surtout lorsqu’il s’agit d’informatique) ceci se traduit par un certain immobilisme, plus dû à la course perpétuelle au cash qu’à un conservatisme foncier. Lorsqu’on sait que 70% de leurs coûts sont relatifs aux charges sociales, on comprend aussi cette frilosité. C’est peut-être pourquoi le ratio d’informaticiens entre entreprise et SSII est nettement favorable aux premières. On comptait ainsi 62% d’informaticiens dans les sociétés à la mi 2003, contre à peine plus d’un tiers de cette profession si bien croquée par Zevar chez les prestataires de services. Pourtant, ce n’est pas la qualification qui manque, 80% d’entre eux disposant d’un niveau Bac+2 et regroupant près du tiers des ingénieurs sortant de l’école. À noter aussi que cette profession se féminise, puisqu’elle compte désormais près de 30% de femmes. Reste que nourrir toutes ces bouches n’est pas une mince affaire. Markess International constatait ainsi sur 2003 une nouvelle régression du marché sur l’Hexagone, celle-ci atteignant 2,7%, pour un C.A. global atteignant les 23,25 milliards d’euros. Les chiffres ont dû attendre fin août de cette année avant de repasser dans le vert. Mais le ciel de traîne est toujours là. C’est ainsi que les SSII ont même perdu dernièrement leur ultime revue (Logiciels & Services) et n’ont plus vraiment d’organe de communication auprès de ces fameuses directions générales qui les boudent bien souvent. Aussi, ce retour vers des perspectives de croissance s’accompagne-t-il d’une prudence exemplaire au niveau des investissements. S’en ressentent notamment les embauches (encore minimes, mais en hausse pour la première fois depuis trois ans), tandis que ces entités doivent faire la part des choses pour trouver un nouvel équilibre entre industrialisation et services de proximité tout en renouvelant leurs offres de services innovants. S’ajoute aussi à ce travail de «fildeferiste» une sincère inquiétude liée à l’optimisation de leurs implantations et au douloureux et shakespearien dilemne : délocaliser ou ne pas délocaliser ? Bref, dur dur aujourd’hui d’être une SSII.

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