Promis-juré, la fusion Alcatel-Lucent Nokia annoncée le 15 avril dernier n’entraînerait aucune suppression d’emploi en France. Mieux, Nokia déclarait vouloir maintenir les emplois dans le pays « au niveau de ce qu’il sera à l’issue du plan Shift ». Michel Combes, le dirigeant de l’équipementier français, annonçait de son côté le renforcement des équipes de R&D avec l’embauche de 500 nouveaux chercheurs sur les sites de Villarceaux et Lannion, tout en évoquant un ambigüe « redéploiement de nos forces ».
Des promesses qui pourraient aujourd’hui être remises en cause. « Il se pourrait qu’il y ait nécessité de rééquilibrer les effectifs », a déclaré Rajeev Suri, PDG de Nokia, à nos confrères du Monde. Le dirigeant a précisé que les ingénieurs ne seraient pas touchés et Nokia Corporation, nom du futur ensemble, « [pourrait] même embaucher plus que prévu ». Dans ce secteur du moins. Selon les informations communiquées lors de l’annonce de la fusion, Nokia a l’intention de créer un centre d’excellence en R&D 5G et ouvrir un laboratoire de cybersécurité en France, similaire à celui existant à Berlin chez Nokia, alors même qu’Alcatel-Lucent avait revendu à Thales ses activités de sécurité fin 2014.
Mais si, selon le plan de restructuration de l’entreprise française, le volume d’emplois global ne sera pas touché, cela signifie que d’autres secteur que celui de la recherche le seront. Et les premiers concernés sont évidemment les services redondants entre les deux organisations. Avec les activités de support en ligne de mire, notamment assurés à Lannion chez Alcatel-Lucent pour l’ensemble du monde sauf les marchés américain et chinois. « Nous ne pouvons pas avoir des doublons [dans ce domaine] », a indiqué Rajeev Suri au quotidien du soir.
Une crainte que redoutaient déjà les syndicats en avril dernier. « Ce rapprochement génère de fortes inquiétudes chez les salariés de l’activité Wireless et des fonctions centrales et support », soulignait la CFE-CGC. « Dans l’histoire des grandes fusions, un plus un ne fait jamais deux, il va y avoir des doublons dans plusieurs fonctions comme le support, dans les livraisons clients », remarquait Olivier Durécu de la CFDT. Les déclarations de Rajeev Suri semblent aujourd’hui leur donner raison. Le dirigeant n’a cependant pas indiqué le nombre de postes concernés par ces doublons.
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