Trois locomotives à plus d’un milliard d’euros. Publié hier soir, le classement des ‘100 du digital’, qui recense les 100 premières entreprises françaises dans le logiciel, le jeu vidéo et les services Internet, montre clairement la domination de ce qui apparaît comme les trois principales réussites du numérique en France à ce jour : Dassault Systèmes dans le logiciel (2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le logiciel en 2015), Ubisoft dans le jeu vidéo (près de 1,4 milliard) et Criteo dans les services Internet (1,2 milliard). Des leaders qui dominent de la tête et des épaules le classement établi par Tech in France (l’ex-Afdel) et le Syndicat national du jeu vidéo (SNJV) ; leurs successeurs immédiats (Cegedim dans le logiciel, Ingenico ePayments dans les services Internet et Gameloft dans le jeu) naviguant entre 250 et 440 millions d’euros. Ensemble, les 100 fleurons français du numérique pèsent 10,6 milliards d’euros.
Le logiciel a connu lui aussi une année faste, avec 10,6 % de croissance pour les 100 premiers éditeurs hexagonaux (qui, collectivement, pèsent 6,3 milliards d’euros). « On observe une véritable résilience du logiciel français : depuis 9 ans, la croissance annuelle moyenne s’établit à 8 % », observe Pierre Marty, associé au sein du cabinet de conseil et d’audit PwC. Le classement établi par Tech in France et le SNJV, en partenariat avec PwC, note l’effet positif des acquisitions (pour Dassault Systèmes notamment), des taux de change et évidemment du Saas. Ce mode de commercialisation pèse désormais 12,4 % du chiffre d’affaires des 100 premiers éditeurs français (en croissance de 17 % sur un an). Notons également que ces derniers réalisent 63 % de leur chiffre d’affaires à l’export, un taux il est vrai déformé par le seul Dassault Systèmes (qui culmine à 91 %). Les éditeurs classés entre la 51ème et la 100ème place réalisent, hors de nos frontières, à peine un quart de leur activité.
Si, hors Dassault Systèmes, les éditeurs français peinent à devenir des géants mondiaux, c’est peut-être en raison de la faiblesse du marché boursier parisien, selon Jamal Labed. « Au total, seuls une vingtaine d’éditeurs sont cotés. C’est ridicule comparé à la situation aux Etats-Unis mais aussi en Grande-Bretagne. La bourse devrait être le vecteur de financement de notre industrie ». Le président de Tech in France milite pour la création d’un compartiment dédié sur Euronext et un fléchage de l’épargne ouvrant les portes de la bourse à davantage de sociétés du logiciel. Des sociétés qui d’ailleurs réalisent d’ailleurs plutôt de solides performances boursières. Selon PwC, entre 2011 et fin 2015, les actions des éditeurs français ont progressé en moyenne de 114 %, contre 19 % pour le CAC 40. C’est même mieux que le fameux Nasdaq américain (+ 86 % sur la même période). « Mais c’est avant tout un phénomène de rattrapage, tempère le président de Tech in France. En moyenne, la valorisation boursière des éditeurs hexagonaux équivaut à 8 fois leur Ebitda. Aux Etats-Unis, ce ratio est de 15 ! ». Pas étonnant dès lors de voir certaines sociétés d’origine hexagonale traverser l’Atlantique pour entrer en bourse (ce fut le cas de Criteo et, bientôt, de Talend).
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