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Admission post-bac : l’algorithme d’APB classe et sélectionne

Comme chaque année depuis 2008, le portail national d’Admission post-bac (APB) tente de faire coïncider les voeux de près de 800 000 élèves de terminale et étudiants en réorientation, avec les places disponibles dans plus de 12 000 formations du supérieur. Pas toutes cependant : les instituts d’études politiques et l’université Paris-Dauphine, par exemple, ne font pas partie du dispositif.

Il reste que ce système de préinscription dans le supérieur est incontournable pour le plus grand nombre de bacheliers en devenir, en France. Mais l’opacité de son fonctionnement attise les tensions. Réclamant davantage de transparence, l’association Droits des lycéens (DL) demande depuis des mois « la communication du code source de l’algorithme de l’APB, des textes l’encadrant et des critères paramétrables par les universités ». Saisie sur ce dossier, la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada) devrait se prononcer d’ici la fin juin. De son côté, le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a donné son accord de principe dès le 8 décembre dernier. Mais il a préféré communiquer cette semaine deux documents relatifs à son fonctionnement, plutôt que l’algorithme « brut de décoffrage », selon les termes de Droits des lycéens.

Une sélection qui ne dit pas son nom

Pour ne pas perturber les lycéens qui avaient jusqu’au 31 mai pour classer leurs voeux (24 au maximum), rapporte Le Monde, le ministère a donc rendu public, le 1er juin, non pas le code source du programme, mais deux documents relatifs à l’algorithme d’APB. Le premier document est une infographie sur l’algorithme général d’APB. Le second est un document de deux pages portant sur la règle de priorité appliquée par l’algorithme pour les formations « en tension » (le nombre de places étant insuffisant par rapport au nombre de candidats).

Ce document confirme que, même pour des formations en licence « non sélectives » (médecine, staps, droit, pyschologie…), mais en tension, l’algorithme d’APB génère un classement et choisit les candidats retenus. La priorité est donnée aux candidats de l’académie du siège de l’établissement ciblé, puis les préférences exprimées sont considérées (sont prioritaires ceux dont la formation concernée constitue le premier voeu). En dernier recours, un tirage au sort les départagera.

Des bases juridiques floues

En 2015, le tirage au sort a concerné 188 formations (10 % des licences existantes). 6 783 candicats ont été écartés, selon un rapport de l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR). Si 80 % des lycéens accèdent à l’un de leurs trois premiers voeux, l’accès libre à l’université française se complique avec l’augmentation des effectifs étudiants et la gestion de budgets limités. La question de la sélection à l’université reste en suspens.

Or, le rapport de l’IGAENR souligne « l’absence de fondement juridique aux décisions d’affectation ou de non-affectation qui en découlent dans les formations non sélectives à capacité d’accueil limitée ». Enfin, pour Droits des lycéens, la communication du code source de l’algorithme d’APB est nécessaire pour « vérifier la légalité du dispositif ». Il y a un précédent : la communication par Bercy du code source du calculateur d’impôts, après vingt mois d’un bras de fer entre l’administration et un citoyen…

Lire aussi :

Un test sur tablette mal digéré par les étudiants en médecine
La DGSE incite les lycéens à déchiffrer les codes secrets

crédit photo © Artens / Shutterstock.com

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