En rachetant ATI,
Advanced Micro Devices (AMD) fait se croiser deux mondes industriels jusque là concurrents.
Ainsi AMD produit lui-même ses processeurs, mais aussi chez ses partenaires IBM et Chartered Semiconductor. De son côté, ATI sous-traite sa production à Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) et United Microelectronics Corporation (UMC).
L’acquisition d’ATI devrait être confirmée en octobre, et à cette date, Dirk Meyer président et Chief Operating Officer (COO) d’AMD, a confirmé que les engagements industriels seront conservés.
Pourtant, investisseurs et analystes spéculent autour du mouvement qu’AMD ne devrait pas manquer d’imprimer vers son outil industriel. Avec le temps, et au-delà des déclarations d’intentions, il semble techniquement et économiquement stratégique qu’AMD reporte tout ou partie de la production d’ATI vers ses propres fabs. C’est une simple question de rentabilité et d’optimisation industrielle.
Pourtant, un facteur essentiel milite en faveur du maintien du statu quo : AMD ne dispose pas (encore ?) d’un outil industriel suffisant pour supporter en interne la production d’ATI. Et les ambitions du challenger d’Intel sont tels qu’à moins d’investir massivement, cet outil risque de demeurer sous-dimensionné pour longtemps encore.
Mais avec l’émergence des technologies à 65 nanos et plus tard 45 nanos, l’investissement interne s’imposera de lui même, les sous-traitants tendant à reculer cette échéance…
Rappelons que si certains analystes ont estimé qu’AMD livrera 46 millions de CPU en 2006, ce que Dirk Meyer conteste, il ambitionne tout de même de capter 33 % du marché des processeurs x86 en 2008 et plus spécifiquement 40 % des CPU pour serveurs en 2009. Son écosystème, qui compte parmi ses clients IBM, HP, Lenovo, Fujitsu Siemens, et depuis quelques jours Dell, devrait l’y aider.
Le seul statu quo qui sera ébranlé avant la fin de la décennie pourrait bien être la part de marché d’Intel? Mais ce dernier n’a pas encore dit son dernier mot !
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