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L’affaire Barbie stigmatise les stéréotypes des femmes et l’IT

En plein débat sur la sous-représentation des femmes dans les technologies de l’information, Mattel a retiré de la vente un ouvrage pour enfants illustré d’images de son produit phare, la poupée Barbie prête à s’initier aux joies de l’informatique. Malgré un titre prometteur pour les informaticiennes en herbe (« Barbie : I can be a computer engineer »), le livre n’incite pas les petites filles à devenir ingénieur en informatique, mais à dépendre de leurs collègues masculins.

Barbie se rêve en ingénieur depuis 2010

Initialement publié il y a quatre ans, l’ouvrage met en scène un personnage féminin souhaitant créer un jeu vidéo, mais à peine capable de se servir seul d’un ordinateur et moins encore de coder… Barbie fait donc appel à ses amis développeurs, Steven et Brian, pour mener à bien ce projet. Tout le travail de programmation sera finalement mené par les deux jeunes gens, Barbie appelant à l’aide ses amis garçons à chaque difficulté, entre l’envoi d’un courriel et la diffusion d’un virus.

Mis en ligne le 17 novembre dernier, un billet de blog de Pamela Ribon a sonné le glas de l’ouvrage. « Nous ne pouvons pas simplement lever les yeux au ciel. Ce livre est insultant, dangereux pour les jeunes esprits, il constitue un parfait exemple de la façon dont les femmes et les filles sont considérées ‘comprendre’ le monde des technologies », a alerté la scénariste et maman après avoir trouvé le livre chez une amie.

Mattel fait son mea culpa sur Facebook

L’article acerbe de Pamela Ribon ainsi que les versions librement repensées du livre et les nombreuses réactions qui ont suivi sur les réseaux sociaux (#feministhackerbarbie), ont poussé Mattel à s’excuser et à retirer de la vente le titre sous le feu des critiques négatives sur Amazon.

« Le livre a été publié en 2010. Depuis, nous avons retravaillé nos ouvrages. Le portrait fait de Barbie dans cette histoire spécifique ne reflète en rien la vision qu’a la marque de ce personnage », a déclaré Mattel sur sa page Facebook le 19 novembre 2014. « Nous croyons que les petites filles doivent être encouragées pour comprendre que rien ne leur est interdit et qu’elles vivent dans un monde sans limite. »

Cette volte-face de la multinationale américaine du jouet n’est pas sans rappeler les excuses récentes du CEO de Microsoft, Satya Nadella. Ce dernier a révisé sa copie après un dérapage sur l’attitude que devraient adopter les femmes prêtes à négocier une augmentation de salaire dans l’IT.

Code.org fait appel à la Reine des neiges

Si Barbie n’a pas œuvré pour amener les filles à coder, Disney a peut-être trouvé un moyen pour intéresser les jeunes filles au développement. Partenaire de l’initiative code.org, Disney invite pour l’évènement « Hour of Code » du mois de décembre Ana et Elsa, les héroines de la Reine des Neiges comme aide pour le tutorial à destination des enfants. Interrogée sur le risque du peu d’engouement des garçons face aux personnages du dessin animé par nos confrères du Seattle Times, Roxanne Emadi, porte-parole de Code.org a botté en touche : « si vous considérez l’engouement pour la chanson et le film, ce n’est pas seulement pour les filles. »

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