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Bouygues confiant sur son avenir d’opérateur télécom

Quel avenir pour Bouygues Telecom après l’échec du rachat de SFR (remporté par Numericable) ? C’est en substance ce que les actionnaires du groupe Bouygues, qui tenait son assemblée générale mixte jeudi 24 avril, ont demandé à son dirigeant, Martin Bouygues. Privé d’une fusion qui aurait placé l’opérateur en tête du marché mobile en France et pressé par l’agressivité de Free sur le marché mobile, Bouygues Telecom s’expose à poursuivre sa politique de conquête d’abonnés par une concurrence sur les offres qui rogne toujours plus les marges. Dernier exemple en date, une offre triple play à moins de 20 euros. Une offre qui rencontrerait un franc succès aux dires du PDG.

Réduire les coûts

Mais Martin Bouygues s’est montré confiant. Selon lui, sa filiale télécom « a largement de quoi se battre et affronter la concurrence », rapportent Les Echos. Le groupe entend ainsi réduire les coûts et accélérer les innovations. Notamment en mobilité en s’appuyant sur un réseau de fréquences inédit en France.

Bouygues Telecom est en effet le seul à posséder trois licences pour exploiter la 4G (en 2600, 800 et 1800 MHz) ce qui lui permet d’adresser son offre très haut débit mobile à 43 millions de personnes (près de 70% de la population alors qu’Orange en couvrait à peine 50% fin 2013). La filiale du groupe de BTP s’apprête ainsi à lancer des offres LTE-Advanced, de la 4G survitaminée s’appuyant sur une agrégation de bandes de fréquences pour porter les débits à plus de 180 Mbit/s. Dans un premier temps sur des modems-wifi 4G en attendant l’arrivée des premiers smartphones et tablettes compatibles à l’automne probablement.

Une évolution de marché favorable

Martin Bouygues s’est également montré optimiste sur l’évolution du marché qui devrait lui être favorable. Notamment en regard des obligations Free qui va « être confronté à la réalité des engagements qu’il a pris auprès du régulateur dans son contrat de licence ». La filiale d’Iliad doit en effet couvrir 75% de la population en 3G et 50% en 4G en janvier 2015. Un objectif qu’il aurait été facile de tenir si le groupe de Xavier Niel avait pu mettre la main sur l’infrastructure mobile que Bouygues lui aurait cédé dans le cadre de l’acquisition de SFR. Mais ce n’est pas le cas et le président de Bouygues semble spéculer sur un échec de cet objectif qui mettrait Free en porte-à-faux. D’autant que ce dernier ne possède qu’une licence 4G, en 2600 MHz, de moindre portée que celle en 800 MHz, ce qui va obliger l’opérateur à multiplier les déploiements d’antennes pour atteindre ses objectifs de couverture. Autant de travaux qui risquent de peser sur ses coûts de fonctionnement et, donc, sa rentabilité.

Enfin, d’une manière générale, Martin Bouygues anticipe, sur le marché mobile, un apaisement de la concurrence qui « va avoir tendance à revenir dans un état normal ». A vérifier dans les prochains mois.


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