À voir aussi : la première partie de notre interview Capgemini et le big data : « Le marché mûrit plus vite que l’on aurait pu le penser », et la seconde partie : « Que faire avec le big data et que devrait-il rapporter ? »
Manuel Sevilla : C’est en effet important. La valeur du big data, c’est d’arriver à croiser de la donnée afin d’en tirer quelque chose de neuf. Beaucoup de solutions permettent de répondre aux besoins de faire de l’analytique dans des domaines simples, sans que l’on ait à chercher de nouvelles technologies. Le big data apporte la capacité à faire des analyses sans avoir l’obligation de faire de la modélisation contrainte, avec la capacité de croiser des données venant de domaines différents, et de lui donner de la valeur sans passer de longues périodes à modéliser.
Manuel Sevilla : Les DSI parlent big data d’abord parce qu’ils ont un souci à régler, un accroissement de volume qui implique un accroissement des coûts. C’est la priorité qu’ils ont à régler. Pour faire simple : maîtriser le prix au téraoctet. Et effectivement, il y a aujourd’hui de vraies solutions pour améliorer cela. Il y a un second discours, mais qui ne vient pas en priorité des DSI, mais du haut management, qui consiste à s’interroger sur l’amélioration du fonctionnement de l’entreprise avec le big data. Selon que l’on voit le big data côté IT, ou côté métier, ce sont deux approches différentes… mais qui se complètent. Il y a aujourd’hui des moyens de faire ce que l’on faisait avant, mais a beaucoup moins cher. Avec les perspectives de réduction de coût, les DSI vont effectivement migrer vers ces solutions qui vont leur permettre de réduire les coûts. C’est donc bien complémentaire.
Christian Bescht : Nous faisons face à trois phénomènes qui changent la donne. Le big data pour gérer de gros volumes de données et apporter de la valeur. Le cloud, pour disposer de puissance sans avoir à attendre. Enfin la puissance machine, avec les CPU multicœurs et la mémoire disponible qui permettent de faire du calcul extrêmement rapidement. En mixant ces trois composantes, nous nous rendons compte qu’il n’y a plus de limite à ce que l’on peut faire avec l’IT, en dehors du prix qui, finalement, demeure la seule limite.
Il est important de trouver le bon business model pour utiliser l’ensemble de ces technologies de la meilleure façon possible. En conséquence, nous devons être capables de redéfinir ce que nous voulons faire et les quick win pour y arriver. Nous ne pourrons tout faire et transformer complètement une entreprise aujourd’hui ! De plus, changer un business process prend du temps. Il faut en revanche comprendre que c’est plus l’organisation que l’IT qui freinera cette évolution.
Manuel Sevilla : D’abord cloud privé et cloud public sont deux choses totalement différentes, en particulier dans leur facturation. L’important ce n’est pas le cloud pour le cloud, mais l’usage que l’on va en faire. Le big data est peut-être la première technologie qui est capable d’utiliser les ressources dans le cloud. C’est pour cela que le cloud va maintenant réellement servir. Cette technologie qui utilise le cloud est d’un côté complètement scalable, avec la capacité de mettre des milliers d’ordinateurs en commun. C’est également une technologie qui, entre la phase d’acquisition et la phase de traitement de la donnée, n’a pas besoin de puissance machine. C’est pour cela que le big data est adapté au cloud et c’est grâce au cloud que le big data va arriver.
Christian Bescht : Il faut d’abord bien identifier le cas d’usage que l’on cherche à traiter, identifier le problème qui fait mal, et voir comment le big data peut soulager la douleur. Expérimenter le big data avec un focus sur un enjeu métier et la résolution d’une difficulté. Faire du big data doit avoir sens.
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