Quelle mesure de rétorsion après l’attaque militaire russe ?
L’Ukraine aurait contacté la direction de l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers). L’organisation, basée en Californie, est responsable de la gestion mondiale des noms de domaines et de l’adressage IP.
La demande aurait été exprimée lundi 28 février par Mykhailo Fedorov, vice-premier ministre et ministre de la transition numérique de l’Ukraine, dans une lettre à l’attention du président et CEO de l’Icann Göran Marby.
Il est demandé à l’autorité technique de révoquer, à titre définitif ou temporaire, les domaines de premier niveau russes (.ru, .рф, .su, entre autres) et les certificats SSL (Secure Sockets Layer) associés.
Il s’agirait, par ailleurs, de fermer les serveurs DNS racines basés dans la Fédération de Russie, l’un à Saint-Pétersbourg, l’autre à Moscou.
En parallèle, une autre requête aurait été transmise au RIPE NCC, registre Internet régional couvrant l’Europe, le Moyen-Orient et une partie de l’Asie centrale, pour retirer à la Russie et ses registres Internet locaux (LIR) le droit d’utiliser les adresses IPv4 et IPv6 qui leur ont été attribuées. Et de bloquer les serveurs racines qui leur sont associés.
Au-delà de la rétorsion, l’objectif affiché est de bloquer les canaux de diffusion de « la propagande » et « la desinformation » russes, selon les demandeurs. Et « d’aider les utilisateurs à rechercher des informations fiables dans des zones de domaines alternatifs. »
La demande, sans précédent, viserait donc à faire interdire l’accès aux sites internet russes et, finalement, de mettre la Russie hors ligne. Et ce au détriment du maintien d’un accès libre et ouvert à Internet. Le risque en matière de cybersécurité pourrait être plus élevé encore qu’il ne l’est, à ce jour.
Andrii Nabok, représentant ukrainien du comité consultatif gouvernemental de l’ICANN, a envoyé une copie du message par courrier électronique à Göran Marby et à d’autres responsables de l’organisation, a relevé The Register.
En réponse à la requête de l’Ukraine, Erich Schweighofer, professeur à l’Université de Vienne, et membre de la communauté formée autour de l’Icann, aurait indiqué que le retrait demandé de la Russie d’Internet « n’aide pas à soutenir la société civile de ce pays pour un changement démocratique ». Et d’ajouter : « l’Icann, est une plateforme neutre, ne prenant pas position dans ce conflit, mais permettant aux Etats d’agir en conséquence, par exemple en bloquant tout le trafic en provenance d’un Etat particulier ».
Le RIPE RCC, de son côté, aurait rejeté la demande de l’Ukraine, sans la mentionner explicitement.
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