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Facebook met le web en danger selon Tim Berners-Lee

Tim Berners-Lee, qui a créé le concept du web en 1990, vient de livrer un vibrant plaidoyer en faveur des standards ouverts et de la neutralité du Net. « Le web est essentiel, non pas seulement pour la révolution numérique, mais aussi pour la continuation de notre prospérité et même pour notre liberté. Comme la démocratie, il doit être défendu », résume-t-il.

Il constate tout d’abord que le web est aujourd’hui présent dans la vie courante de tout un chacun. En permettant le partage aisé d’informations, il répond à ses visées initiales. Toutefois, des dangers pointent leur nez. Certains États tentent ainsi de surveiller Internet, voire de censurer certaines informations qui y sont diffusées. Même constat chez les opérateurs de télécommunications – en particulier dans le secteur mobile – qui restreignent l’accès aux sites avec lesquels ils n’ont pas signé d’accords spécifiques. Si les internautes ne réagissent pas, le web « pourrait être découpé en de multiples ilots ». Un phénomène ennuyeux pour une ressource qui se veut avant tout publique.

Jusque-là rien de neuf, même si ce rappel n’est pas inutile, loin de là. Toutefois, le discours de Tim Berners-Lee change lorsqu’il signale que certains grands acteurs de la Toile commencent à s’éloigner des principes fondateurs du web. « Les grands sites de réseautage socialFacebook, LinkedIn, Friendster et les autres proposent généralement de la valeur en capturant les informations que vous entrez […]. Ils assemblent ces données dans des bases et réutilisent ces informations dans le cadre de services à valeur ajoutée, mais seulement au sein de leurs sites. Une fois que vous entrez vos données dans un de ces services, vous ne pouvez pas les utiliser facilement sur un autre site. Chaque site est un silo, muré des autres. »

Ce défaut d’interopérabilité avec le reste du web participe ainsi à la fragmentation de l’ensemble. « Plus vous entrez d’informations, plus vous vous verrouillez sur le site de réseau social que vous utilisez. Votre site de réseautage social devient une plate-forme centrale, un silo de contenu fermé, qui ne vous donne pas le plein contrôle des informations que vous stockez au son sein. » Pire, les informations ne sont souvent même pas accessibles depuis le web. Ainsi, le visiteur ne disposant pas d’un compte Facebook se voit forcé de s’y inscrire pour accéder aux données stockées. Les réseaux sociaux ne verrouillent donc pas seulement leurs utilisateurs, mais aussi leurs proches… contre leur gré.

Loin de vouloir jeter la pierre à l’ensemble des réseaux sociaux, Tim Berners-Lee renvoie vers des solutions alternatives, comme les projets GnuSocial, Diaspora ou Status.net : « Ils permettent à chacun de créer son propre réseau social sur son propre serveur, avec la possibilité de se connecter à n’importe quelle autre personne présente sur un autre site. »

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