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Le FBI reconnait nos visages

Le programme NGI (Next Generation Indentification) du FBI est déjà à l’origine de projets biométriques high-tech américains comme l’identification de la voix, le scan de l’iris, ou encore l’analyse génétique, en principe destinés à poursuivre les criminels.

Mais l’agence d’investigation américaine a souhaité aller plus loin et exploiter les images de la rue. Ou tout du moins les caméras de vidéosurveillance qui ont fleuri massivement sur les lieux publics. L’idée est très simple : enregistrer les visages des passants afin de les comparer automatiquement avec une base de données nationale d’images…

Le programme est lancé

Les technologies de reconnaissance faciale ne sont pas nouvelles, et certaines sont même très efficaces, même pour ausculter les visages dans une foule. Le NGI, par exemple, afficherait une précision de 92 % sur la base d’un fichier de 1,6 million de clichés anthropométriques.

Ce qui l’est moins, c’est de confronter tout ce qui peut être filmé publiquement avec le contenu d’une base de données unique ! L’échelle que représente un tel projet est gigantesque, et l’investissement programmé d’un milliard de dollars n’a rien de surprenant.

Et bien évidemment il soulève de nombreuses interrogations, sur l’usage de ce service, l’origine des interrogations, la conservation des données, etc. Une particularité soulève de nombreux questionnements : le NGI prévoit que la base de visages pourra être consultée en temps réel par les services du FBI, de la police et des services de sécurité américains, mais également par les avocats.

Notre photo sur Facebook ou Google

L’usage du système pourrait également être inversé, et par exemple comparer un visage enregistré sur une vidéo à la base Google Image ou Facebook. En deux ans il aurait enregistré une base photographique de 14 millions de clichés. D’où viennent-ils ?

Autre dérive, le LAPD, les policiers de Los Angeles, considèrent aujourd’hui que le moindre cliché photographique ou la moindre vidéo pris dans un lieu public est « suspect ». Cela signifie que toute image enregistrée peut être comparée au fichier central du FBI, que la personne soit honnête ou au contraire délinquante, qu’un évènement ait lieu ou non.

Les organisations de défense des citoyens et de la sphère privée sont évidement montées au créneau. Elles considèrent que ce programme est une entrave à la vie privée et porte en lui une capacité à de nombreuses dérives. Ce en quoi le FBI a répondu que le programme NBI est “compliant” avec l’US Privacy Act.

Quelques ‘détails’

Petits détails en passant. le programme NGI a été lancé en 2005. Il était à l’origine destiné à mettre à jour le système de conservation et d’analyse automatique des empreintes digitales, l’Automated Fingerprint Identification System (IAFIS) destiné à différencier l’honnête citoyen du criminel.

Il a été déployé grandeur nature dans l’État du Michigan en début d’année. Et sera suivi par plusieurs projets pilotes, à Washington, en Floride et en Caroline du Nord. Le FBI espère disposer de l’infrastructure suffisante pour le déployer sur tout le territoire américain en 2014.

En tout cas, la reconnaissance faciale automatique sur la base des caméras de vidéosurveillance sur les lieux publics est aujourd’hui une réalité active aux États-Unis. Rien cependant n’a encore filtré quant à l’efficacité du programme.

Crédit photo © Claireliot – Fotolia.com

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