« J’ai vu, il n’y a pas très longtemps, une entreprise américaine qui fait un moteur de recherche, [qui] fait du très haut débit [et qui est en train de se demander] si elle ne va pas proposer ce service dans tous les pays du monde. » Devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, Fleur Pellerin n’a pas hésité, le 1er octobre dernier (audition disponible sur cette page), a agiter la menace Google pour exhorter les opérateurs français à accélérer leurs investissements dans les réseaux en fibre optique.
Interrogée sur la question du dividende numérique et sur le déploiement du très haut débit, la ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Economie numérique fait référence au projet Google Fiber qui, depuis 2010, vise à déployer la fibre jusqu’à 1 Gbit/s à travers des offres attractives. Plusieurs grandes villes américaines sont déjà équipées.
Google aurait-il l’ambition de déployer son réseau optique en France ? En théorie, l’entreprise de Mountain View n’aurait qu’à se déclarer opérateur pour attaquer le marché du très haut débit fixe sur le territoire. Mais rien n’indique que ce sont là les intentions de la firme américaine qui a déjà fort à faire sur son marché d’origine. Selon Slate.fr, l’allusion de la ministre fait suite à une rencontre récente avec Patrick Pichette, vice-président et directeur financier du groupe Internet.
Et Fleur Pellerin d’en conclure, en évoquant à demi-mot le danger pour les FAI historiques de voir Google prendre position sur leur cœur de métier : « Je préfère que les opérateurs européens aient des marges d’investissement pour fabriquer nos réseaux », rapporte ITespresso.fr.
Et là où les opérateurs ne vont pas, faute de rentabilité rapide, les collectivités doivent prendre le relais. Fleur Pellerin a annoncé la mise en place de conventions pour leur permettre de reprendre la main sur l’installation des infrastructures en cas de carence.
Les déclarations de la ministre s’inscrivent dans la lignée des propos de François Pupponi. Le député-maire PS de Sarcelles (Val-d’Oise) avait réaffirmé le très haut débit comme un vecteur de développement économique, non sans rappeler que la bande passante est devenue un critère prédominant dans l’attractivité du territoire auprès des particuliers et des entreprises.
Il soulignait surtout la persistance d’une ‘fracture numérique’, en citant l’exemple d’un opérateur ayant initié le déploiement de liens optiques sans jamais en achever le raccordement, « abandonné lorsque les concurrents se sont concentrés sur les villes ». Free pour ne pas le nommer.
Voir aussi
La fibre optique en 10 questions
Comment gérer les données numériques après la mort de son détenteur ? La jeune pousse…
Ivès, expert en accessibilité de la surdité, s’est associé à Sopra Steria et à IBM…
L'Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) a lancé la phase de recherche de…
Broadcom remplace pas moins de 168 logiciels VMware par deux grandes licences de location correspondant…
La banque d’investissement utilise l'IA pour proposer des stratégies individualisées, en termes de rendement et…
OVHCloud partage ses efforts environnementaux au sommet de l’Open Compute Project qui se tient à…