L’Etat doit faire des économies. Les dépenses informatiques doivent donc être revues à la baisse. Et pour y parvenir, pourquoi ne pas se tourner vers les logiciels libres? Plusieurs grandes administrations, comme celle de Munich, ont déjà opté pour cette solution. En Asie, le Japon et la Corée-du-Sud veulent faire basculer leurs administrations. La France y pense sérieusement.
Dans un entretien accordé à Reuters, le ministre de la Fonction publique Renaud Dutreil explique: « Dans les trois années à venir, une grande partie des licences logiciels des 900.000 postes informatiques de l’Etat devront être renouvelées. Sur les seuls produits de bureautique (traitement de texte, tableur, présentation…), l’enjeu financier est supérieur à 300 millions d’euros. » « La concurrence est ouverte », souligne le ministre. « Mon estimation est que l’on peut au moins diviser par deux la facture logiciel de l’Etat. » Et les choses avancent. Le membre du gouvernement indique avoir rencontré de nombreux acteurs du secteur et estime que les logiciels libres, de type Linux, OpenOffice, Mozilla, Apache, MySQL, Evolution, constituent aujourd’hui une « solution très crédible », « en particulier en terme de sécurité », portée par des entreprises « solides et innovantes ». Pour le ministre, l’open source « mérite une place plus importante sur les postes de travail de l’administration. ». De quoi faire frémir Microsoft dont les logiciels équipent la grande majorité du parc informatique de l’Etat. Néanmoins, Renaud Dutreil ne cherche pas à stigmatiser l’hégémonie de la firme de Bill Gates: il s’agit d’obtenir avant tout « la meilleure offre ». Outre l’informatique, Renaud Dutreil veut également réduire de 25% la colossale facture téléphonique de l’Etat. « La facture téléphonique de l’Etat est de 260 millions d’euros par an. Je pense que nous pourrons la diminuer très rapidement d’un quart en utilisant la technologie de voix sur IP (téléphonie par internet) pour toutes les communications entre les administrations », explique le ministre. Cette fois, c’est France Télécom qui risque de perdre gros dans l’affaire… D’un autre côté, si cette volonté d’économies est légitime, l’Etat devra prendre ses précautions lors des migrations qui fatalement prendront du temps, poseront des problèmes et coûteront cher en hommes et en moyens. Pour la seule ville de Munich, cinq ans seront nécessaires à la complète migration de seulement 14.000 postes!
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