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Incendie OVHCloud : la gestion délicate du « jour d’après »

Quelles perspectives pour OVHcloud après l’incendie à Strasbourg ? L’hébergeur lui-même n’a pas encore toutes les réponses. Mais il commence à structurer sa communication, en la déployant sur deux supports en particulier. D’une part, un ticket sur sa plate-forme de suivi d’événements. De l’autre, le compte Twitter d’Octave Klaba. S’y adjoint une FAQ publiée ce jeudi après-midi. Elle nous apprend notamment que les quatre salles « fortement touchées » dans le datacenter SBG1 correspondent aux baies 61Bxx, 61Cxx, 62Bxx et 62Cxx.

Tout n’est pas encore harmonisé sur les différents canaux de communication. En tout cas pour ce qui est des échéances de reprise envisagées. Pour SBG1, on retiendra qu’aux dernières nouvelles, le redémarrage n’interviendra pas avant la semaine prochaine. Les travaux consisteront à remettre en route l’alimentation électrique (240 V) et la salle réseau A. Située dans le même bâtiment, elle semble indemne. Tout comme la fibre entrante.

SBG2 : c’est plié

Pour SBG2, la situation est plus simple : il « a été détruit par les flammes ». Avec elles ont disparu des serveurs privés et des serveurs dédiés, ainsi que quatre régions OpenStack de l’offre Public Cloud. En l’occurrence, celle numérotées de SBG1 à SBG4. Les deux autres (SBG5 et SBG6) sont sauves. Et pour cause : elles se trouvent dans SBG3.

Des services relogés à Gravelines et Roubaix

C’est peut-être pour SBG3 que la remise en route prendra le plus de temps. On nous annonce, pour le moment, un délai de 1 à 2 semaines. Octave Klaba avait évoqué, mercredi après-midi, la date du 19 mars. Les générateurs sont en état de fonctionnement, mais il faut tout de même remettre en service l’équivalent de 20 kV.

Concernant SBG4, le timing prévisionnel est le même que pour SBG1.

Sur place, OVHcloud a installé un bureau et une salle réseau temporaires. Il a aussi dépêché des équipes industrielles et techniques. Dans le même temps, son site de production français – localisé à Croix, dans le Nord – a fait l’objet d’un renforcement de personnel. On prévoit aussi le déploiement de chaînes de montage supplémentaires « au cours des 48 heures à venir » pour « multiplier par 3 la capacité de production ». En toile de fond, la mise à disposition d’un stock de serveurs « prêts à être livrés auprès de la majorité des clients affectés ». Objectif : en mettre 10 000 en production à Gravelines et Roubaix « sous 3 à 4 semaines », d’après Octave Klaba.

Attention au phishing OVHcloud

OVHcloud lance, en parallèle, un appel à la vigilance face aux campagnes de phishing qui mettent à profit l’incendie. L’entreprise se montre – tout du moins publiquement – plus discrète quant aux possibilités de récupération des données perdues. Des collectivités territoriales aux partis politiques, ils sont nombreux à s’être retrouvés confrontés à cette question. L’État n’y a pas échappé et s’est même fait quelques sueurs froides en lien avec des données de vaccination contre le Covid-19. Mais il a activé ses plans de reprise d’activité.

Des PRA, tout le monde n’en avait pas. Ni même parfois de sauvegardes. OVHcloud propose l’une et l’autre option avec ses VPS. Mais ce sont précisément des options… payantes (basées respectivement sur les technologies Veeam et Zerto). Sur les serveurs dédiés, il existe une solution de backup FTP avec 500 Go offerts. Là aussi, c’est à l’utilisateur de l’activer.
Autre condition, importante dans le cas présent : que les backups ne se soient pas trouvés dans le même datacenter. C’est par exemple le cas avec la version Standard de l’option pour les VPS. Elle n’inclut pas la réplication hors site.

Pour qui dispose de sauvegardes, encore faut-il pouvoir les atteindre. Hier soir encore, le manager et l’API OVHcloud connaissaient de sérieux problèmes d’accès.

On évitera par ailleurs de confondre les backups avec les snapshots, par défaut locaux avec les principaux hyperviseurs.

Pour le moment, pas d’informations sur l’origine de l’incendie. On en a, en revanche, quelques-unes sur l’approche d’OVHcloud vis-à-vis de la sécurité physique de ses datacenters. En particulier celle-ci. Elle n’est pas récente (2013), mais donne matière à réfléchir. Par exemple au vu de l’absence de systèmes d’extinction automatique des incendies. Ou encore à la structure de Roubaix 4, qui fait la part belle au bois.

Tout le monde n’est pas – ou plus – dans le registre des condoléances.

Illustration principale © OVHcloud

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