Alors que le niveau de l’eau doit atteindre son point culminant aujourd’hui à Paris (avec 6,20 mètres au pont d’Austerlitz, soit sensiblement plus que la précédente prévision, datant d’hier), Silicon.fr a interviewé Jean-Bastien Guiral, le directeur du réseau Ile-de-France de Bouygues Telecom. Il fait le point sur les impacts d’événements exceptionnels de ce type sur un opérateur télécom.
Silicon.fr : Quelle organisation avez-vous établie pour suivre les impacts éventuels des inondations sur votre réseau ?
Quels sont les principaux impacts des crues sur le réseau de Bouygues Telecom ?
J.-B.G. : A date, quelques sites sont hors-service, dans la Seine-et-Marne et le Loiret, le plus souvent en raison de pannes d’électricité et non parce qu’ils sont inondés. Nous sommes par ailleurs intervenus dans deux tunnels parisiens où nous avons démonté, par anticipation, des baies radio assurant la couverture mobile dans ces installations. C’est d’ailleurs ainsi que nous tentons de travailler partout, tant sur le réseau fixe que mobile : en démontant les installations avant qu’elles ne soient touchées par la montée des eaux, nous pouvons assurer une reprise plus rapide des services lorsque s’amorce la décrue. L’objectif est d’éviter ce que nous avions vécu sur la Côte d’Azur en octobre dernier, où la violence des inondations n’avait pas permis d’agir préventivement. Nous avons également, par endroit, installé des protections physiques autour de nos équipements ou ajouté des groupes électrogènes.
Par contre, la fermeture du RER C parisien n’a pas eu d’impact pour nous, puisque cette ligne n’est pas encore couverte par nos réseaux mobiles. Hasard du calendrier, nous venons de signer jeudi matin une convention en ce sens avec la RATP.
Pour un opérateur comme Bouygues Telecom, où résident les principaux risques liés aux inondations ?
J.-B.G. : Sur les sites d’émission/réception d’abord. Et, d’un autre côté, sur les gros datacenters de notre réseau. Sur tous ces sites, nous avons organisé des rondes de nuit assurées par nos collaborateurs pour surveiller la montée des eaux. Concernant plus spécifiquement notre datacenter de Nanterre, le principal risque réside dans une coupure d’électricité, même si un site de ce type bénéficie évidemment d’une double alimentation électrique. Mais, même dans l’hypothèse où l’électricité était coupée, le datacenter serait alimenté par les groupes électrogènes, avec une autonomie d’une semaine. Ce site est par ailleurs classé point d’importance vitale par les autorités et bénéficierait, en cas de crise majeure, d’autorisations spécifiques pour des livraisons de fuel.
A lire aussi :
Crue de la Seine : quelles conséquences pour l’économie numérique ?
Formats de paramètres, méthodes d'apprentissage, mutualisation GPU... Voici quelques-unes des recommandations de l'ANSSI sur l'IA…
À la grogne des partenaires VMware, Broadcom répond par diverses concessions.
iPadOS a une position suffisamment influente pour être soumis au DMA, estime la Commission européenne.
FT Group, éditeur du Financal Times, a signé un accord avec OpenAI afin d'utiliser ses…
Au premier trimestre, Microsoft, Meta/Facebook et Alphabet/Google ont déjà investi plus de 32 milliards $…
La société britannique de cybersécurité Darktrace a accepté une offre de rachat de 5,32 milliards…