On l’a oublié aujourd’hui, mais pourtant il fut une époque ? pas si lointaine ? où l’informatique n’existait pas. Si, si, c’est vrai?
Anticipant la fin de cette époque, des visionnaires imaginaient la société du ‘computing’ dès les années 50. Il ne s’agissait pas ici d’auteurs de science fiction, mais bien d’analystes et de consultants dont la vision intégrait l’outil informatique en devenir. John Diebold était de ceux là. C’est durant la seconde guerre mondiale, où il servit sur un navire marchand, qu’en observant le panneau de contrôle d’un canon anti-aérien – qui disposait d’un système d’auto correction de ses mécanismes – il imagina d’adapter cette technologie à un usage professionnel. Diplômé de la Harvard Business School en 1951, il intègre une société de gestion new-yorkaise et se fait licencier trois fois pour avoir insisté sur l’informatisation de ses clients. En 1952, il publie son premier livre, qui fera sa réputation, ‘Automation, qui propose une notion radicale pour l’époque, l’utilisation d’appareils programmables au quotidien. En 1954, il crée sa société de conseil, John Diebold & Associates. Hasard de l’histoire, c’est cette même année qu’une entreprise va pour la première fois informatiser son business, General Electric. En 1961, il crée le premier réseau, pour la Bowery Savings Bank de New York, destiné à la mise à jour immédiate (pas encore en temps réel) des transactions. John Diebold va ainsi conseiller des entreprises comme AT&T, Boeing, IBM et Xerox. Dernier éclat historique, en 1963, il propose à des professionnels de l’édition de journaux d’utiliser un clavier pour saisir les articles sur une console d’ordinateur. Visionnaire ? Sans aucun doute, la saisie au clavier ne deviendra un standard dans la presse que plusieurs années plus tard? John Diebold vient de nous quitter à l’âge de 79 ans.
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