Sarah Sharp travaille chez Intel mais elle est aussi une contributrice importante à la communauté en charge du Kernel Linux. Bardée de références, elle avait pour objectif récent de s’occuper des drivers du contrôleur host de l’USB 3.0. Mais, il faut maintenant en parler au passé. En effet dans un blog, elle annonce qu’elle a démissionné de ses fonctions depuis le 1er janvier 2015. Elle a pris du temps pour publier son message, car elle explique dans ses propos les raisons qui l’ont amenée à s’éloigner de la communauté.
« Je me suis finalement rendu compte que je ne pouvais plus contribuer à une communauté qui certes me respecte techniquement, mais où je ne pouvais pas réclamer du respect personnel », écrti-elle. Elle dénonce pêle-mêle « des blagues sexistes et homophobes », mais aussi « le comportement brutal et outrancier » de certains. Elle vise notamment « beaucoup de développeurs senior du noyau Linux [qui] sont techniquement et personnellement brutaux et injurieux vis-à-vis des personnes chargées de maintenir le Kernel ».
Sans citer de nom, il ne fait pas de doute que Linus Torvalds est visé par ces accusations. S’il n’a pas réagi officiellement, le créateur du noyau Linux a souvent été critiqué pour son franc-parler. Ainsi, Lennart Poettering avait dénoncé il y a un an les travers de la communauté Linux dominée selon lui par « du western, des blancs, du franc-parler et des hommes entre 30 et 40 ans ». A l’époque, Linus Torvalds avait justifié ses méthodes. « Une des raisons pour lesquelles nous avons cette culture du parler cru – que de nombreuses personnes trouvent rebutante – est la suivante : lorsque des profils techniques ont une opinion tranchée et une forte volonté de faire quelque chose de techniquement supérieur, on finit par utiliser un langage grossier pour [s’imposer]. »
La Fondation Linux a tenté de calmer les ardeurs de Linus Torvalds en sponsorisant la création d’un code gestion de conflit. Les contributeurs du noyau qui se sentent « personnellement agressés, menacés ou mis à l’écart » sont invités à contacter le conseil technique consultatif de la fondation ou l’un de ses membres, peut-on lire dans le ‘Code of Conflict‘ sur git.kernel.org. Le but : privilégier une médiation interne et obtenir une résolution amiable. « Les conflits concernant le code (du noyau) existent et doivent exister. Mais les insultes personnelles ou les injures ne sont pas les bienvenues », a expliqué dans un billet de blog Jim Zemlin, le directeur du consortium. Mais pour Sarah Sharp, ce code est une coquille vide car « il ne dresse pas une liste des comportements à éviter et la communauté n’a pas les moyens de le faire respecter ». Dont acte…
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