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L’industrie US défend les pratiques d’off-shore

A quelques mois des élections, les lobbies s’activent?

Le Computer Systems Policy Project, qui réunit les grands acteurs industriels américains des technologies, dont IBM, Intel, Dell, Hewlett-Packard, fait entendre de la voix : « Les pays qui recourent au protectionnisme entravent l’innovation et estropient leurs industries, ce qui mène à réduire la croissance économique et à augmenter le chômage« . On croirait entendre un discours dicté par le Prix Nobel Milton Friedman ! Constat : l’industrie high-tech américaine cède aux sirènes de la délocalisation, et se lance dans « l’outsourcing offshore » vers des pays comme l’Inde, la Chine, Israël, les Philippines, l’Irlande et même le Canada. Comme le constate le département du Commerce, « De nombreuses sociétés américaines qui ne pratiquent pas encore « l’offshoring » ont planifié de le faire dans un futur proche« . Pour prendre pied sur les marchés L’argument commercial de ces dernières est simple: ces pratiques, qui font appel à une main d’?uvre bon marché, même lorsqu’elle est très qualifiée, leur permettent de prendre pied plus facilement sur des marchés étrangers. Un autre argument revient régulièrement: la formation des techniciens aux Etats-Unis. Dans des pays comme la Chine ou l’Inde, les employés seraient plus habiles et créatifs, et les étudiants beaucoup plus performants en maths et en sciences que les étudiants américains! Ainsi donc, l’industrie technologique américaine constate la sous qualification de ses employés, et en particulier de ses étudiants. Dans ces conditions, on se demande comment elle a pu se maintenir à la première place mondiale, et pourquoi des étudiants du monde entier convergent vers les universités américaines ? Le lobby ‘high tech’ s’active Ce discours a de quoi heurter l’opinion et les syndicats, ainsi que des politiques qui y sont d’autant plus sensibles que les Etats-Unis entrent dans une période électorale qui s’annonce virulente. Et dans le même temps, le lobby high-tech milite auprès de l’administration Bush pour obtenir de nouveaux crédits d’impôts sur la recherche et le développement, des ajustements des plans d’amortissement d’impôts sur les achats technologiques, ainsi qu’une augmentation des budgets de recherche des universités sur les sciences physiques. Et un peu également pour améliorer l’éducation ! Etonnante démarche de l’industrie, qui demande des avantages fiscaux sur le sol américain pour des développements qui profiteront? ailleurs ! Cette démarche risque pourtant de bénéficier de l’audience de George W. Bush, car en période électorale le président, qui brigue un second mandat, ne pourra sans doute pas se passer de ses sponsors industriels et médias. Les intérêts réels Autre fait étrange: ce discours affirme que « les américains qui pensent que les travailleurs étrangers ne sont pas à égalité avec les travailleurs US en matière de connaissances, de qualification et de créativité se trompent« . Pourquoi de tels propos ne heurtent-ils pas plus l’opinion publique d’une nation qui cultive tant le « leadership »? Soyons réalistes : l’industrie technologique américaine ne cherche pas à rallier l’opinion publique, mais bien à convertir les politiques afin d’améliorer ses marges. Elle n’a cure de l’emploi aux Etats-Unis mais se préoccupe de réduire les coûts de main d’?uvre, tout en tirant profit des aides publiques.

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