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Moteurs de recherche : Google en situation d’Apple-dépendance ?

Combien Google paye-t-il chaque année à Apple ? De 8 à 12 milliards de dollars, selon le département de la Justice des États-Unis (DoJ).

L’estimation figure dans la plainte que l’administration américaine a déposée le 20 octobre contre la firme de Mountain View. Onze États accompagnent l’initiative, lancée au nom d’un abus de position dominante dans la recherche en ligne.

Google est notamment pointé du doigt pour ses relations avec les éditeurs et les fabricants. Certains accords signés dans ce cadre auraient pour effet d’exclure la concurrence. Parmi eux, celui noué avec Apple pour demeurer le moteur de recherche par défaut sur ses différents appareils.

Ledit accord engloberait aussi bien le navigateur Safari que l’assistant Siri et l’outil de recherche Spotlight. Apple en tirerait, d’après le DoJ, jusqu’à 20 % de son bénéfice net. Reflet de l’importance du deal, Google aurait utilisé l’expression « Code Red » pour échafauder son plan d’action en cas de non-renouvellement.

Android : l’autre vitrine de Google

En déboursant cette some présumée, Google s’assure une visibilité comparable à celle dont il dispose sur son système d’exploitation Android. Sauf dans l’Union européenne. Sur place, les autorités lui ont imposé la mise en place d’écrans de choix du navigateur et du moteur de recherche.

La partie moteurs de recherche repose sur un système d’enchères effectuées trimestriellement au niveau de chaque État membre. Les trois plus offrants bénéficient d’une place – aléatoire – sur l’écran de choix.

Quasiment absent des listes pour le 4e trimestre 2020, DuckDuckGo se montre très critique vis-à-vis du processus. Il évoque « un remède antitrust qui nuit à la concurrence ». À l’en croire, certains acteurs délieraient généreusement leur bourse… et accentueraient en conséquence la monétisation de leurs utilisateurs.

DuckDuckGo critique aussi le design même de l’écran de choix. Il accuse Google de restreindre les options en n’exploitant pas pleinement la surface d’affichage disponible, ni le défilement. D’après ses expérimentations, un menu de réglage « correctement conçu » ferait baisser d’environ 20 % la part de marché de Google dans la recherche sur mobile.

La multinationale s’est défendue par la voie de son directeur juridique Kent Walker. Elle affirme que son accord avec Apple n’est pas différents des accords « traditionnels » de distribution de logiciels. Et ajoute que Bing, comme Yahoo, paye aussi pour être mis en avant, plus précisément dans Safari.

Photo d’illustration © Yann Avril

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