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Nokia ambitionne l’acquisition de 100% d’Alcatel-Lucent

Avec l’obtention de près de 80% du capital d’Alcatel-Lucent, l’offre de rachat de Nokia a confirmé son succès (alors que plus de 50% suffisait à valider l’opération de fusion). Suffisamment pour que l’équipementier finlandais veuille aujourd’hui acquérir la totalité de son homologue français. Il a réouvert aujourd’hui son offre publique d’échange pour acquérir les dernières actions d’Alcatel-Lucent (les ADS, American depositary shares, et OCEANE) contre des actions Nokia. « [Le Conseil d’administration d’Alcatel-Lucent] encourage les porteurs de titres d’Alcatel-Lucent qui ont conservé leurs titres à les apporter à cette offre réouverte pour bénéficier de la valeur créée par le nouveau groupe », a déclaré son PDG Philippe Camus. L’offre est ouverte jusqu’au 3 février prochain.

Que cette nouvelle phase d’acquisition soit un succès ou pas (il suffira à Nokia d’obtenir 95% du capital et droit de vote pour mettre en œuvre un retrait obligatoire du reste des actions avant le 3 mai prochain), Nokia vient d’entrer dans une nouvelle phase de son histoire qui s’est accélérée ces dernières années. Après l’intégration de la co-entreprise Nokia Siemens Network en 2013, laquelle s’était restructurée pour se concentrer sur les actifs mobiles, puis la revente des terminaux mobiles à Microsoft, sans oublier le délestage de Here, ses technologies de cartographie et géolocalisation, Nokia entend aujourd’hui se préparer pour les défis à venir. « Le rythme actuel de l’évolution technologique, entraînée par le passage à 5G, l’Internet des objets et le Cloud, exige de nouvelles capacités extraordinaires du réseau, déclare Rajeev Suri, PDG de Nokia. La fusion avec Alcatel-Lucent vient juste au bon moment : nous pouvons aligner nos feuilles de route produits et technologiques pour la prochaine génération de technologies réseau. »

104 000 salariés

Alcatel-Lucent apporte notamment à Nokia son catalogue de produits d’accès fixe très haut débit (optique et cuivre) et ses solutions de gestion des accès (ISAM) afférentes, ses cœurs de réseaux ainsi que ses développements autour de la gestion du réseau SDN (avec sa filiale Nuage Networks) et NFV en direction des opérateurs et datacenters. D’autre part, l’acquisition d’Alcatel-Lucent permettra à l’entreprise finlandaise de renforcer ses positions sur les marchés stratégiques chinois et américains. Enfin, le groupe compte désormais 104 000 employés dont 40 000 issus des départements R&D notamment alimentés par les historiques Bell Labs où sont sortis 8 prix Nobel et 31 000 brevets. Néanmoins, nombres de produits dans les offres d’accès mobiles, la gestion des contenus et les logiciels d’analyse-reporting risquent de se chevaucher. Se posera alors la question du maintien des doublons, que ce soit dans le catalogue d’Alcatel-Lucent ou celui de Nokia.

Dans tous les cas, le nouvel ensemble s’inscrit comme un fournisseur renforcé pour affronter les concurrents Ericsson et Huawei avec la capacité à offrir désormais des solutions de bout-en-bout dans tous les segments du réseau. Ce qui lui permettra de dépasser la seule sphère des opérateurs pour s’adresser aux marchés des entreprises, gouvernements et autres acteurs de l’Internet. Selon une simulation de Nokia, si la fusion avait été effective en 2014, la taille du marché adressable aurait été de 130 milliards d’euros contre 84 milliards. Et prévoit une croissance annuelle moyenne de 3,4% entre 2014 et 2019. « Cela donne à l’entreprise combinée d’un profil de croissance plus fort que pour Nokia seul », souligne l’équipementier. En matière de résultat, la fusion effective se serait traduite par un chiffre d’affaires de 24,7 milliards d’euros pour un bénéfice de 2,3 milliards et une trésorerie de 8,1 milliards au 30 juin. « Nokia dispose de la taille mondiale, d’une innovation musclée et de solutions de bout en bout pour conduire ce changement, et, finalement, étendre les possibilités humaines au monde connecté », conclut Rajeev Suri.


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