Après les doutes et la position plus que réservée de certains éditeurs d’ouvrages, la mission Teissier poursuit sa route. Initié par le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, flanqué de Nathalie Koscziusko-Morizet, secrétaire d’Etat à l’Economie numérique, ce groupe de travail est chargé de déterminer qui sera le prestataire pour la numérisation du patrimoine culturel français.
La position du Gouvernement est de laisser la porte ouverte à Google. Loin d’opérer une diabolisation du géant américain, Frédéric Mitterrand avait laissé entendre, lors de la présentation à la presse de l’équipe dirigée par Marc Tessier, que Google serait une « solution à regarder de près« .
Comme convenu, acteurs privés et publics se sont réunis pour établir la première étape des concertations. A peine rassemblés, ils n’ont pas manqué de faire ressortir les premiers points d’achoppement. Les participants ont pu constater que leurs opinions étaient radicalement opposées. Des points de vue presque irrévocables à en constater la teneur des propos rapportés.
Dans Les Echos, Arnaud Noury, p-dg d’Hachette Livre, s’illustre avec cette réflexion: «Il ne faut surtout pas signer avec Google»,
Citons encore Jean-Noël Jeanneney : « Avoir accès à tout, c’est n’avoir accès à rien!. Le classement ne doit pas être entre les mains d’une seule entreprise ».
Entre nécessitée d’opter pour une plate-forme reconnue et utilisée de tous, et de préserver son patrimoine, les positions semblent donc tranchées.
De son côté, Google fait valoir que le choix de se tourner vers les Etats-Unis n’implique pas plus de risques que le fait d’avoir numérisé les ressources de la Bnf avec Gallica… Le débat plus théorique que pratique est donc posé.
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