Pour gérer vos consentements :

Opinion : Prism ou la (nouvelle) carte chance pour l’Europe

Les révélations régulières de la presse, nourrie par le whistleblower Edward Snowden, sur les écoutes de la NSA instaurent peu à peu un nouveau climat des deux côtés de l’Atlantique. La participation active des fournisseurs de services et éditeurs américains, les efforts de la NSA pour rendre inopérants les systèmes de cryptage, sans oublier les récents détails publiés par Der Spiegel sur les capacités d’écoute des données d’utilisateurs de smartphones (iPhone, Android et Blackberry) ont jeté la suspicion sur la quasi-totalité des grands noms de l’industrie IT, tous américains. Et renvoyé l’Union européenne à ses errements.

Plus de trente ans après le lancement du PC, et alors que l’activité terminal de Nokia vient de passer sous pavillon américain, l’Union européenne ne dispose pas d’acteur de taille mondiale dans les plates-formes matérielles ou logicielles. Pas étonnant que les questions de sécurité des composants et des systèmes d’exploitation se posent à elle avec une telle acuité.

Cette semaine, dans son discours sur l’état de l’Union, José Manuel Barroso, le président de la Commission, a d’ailleurs souligné l’importance pour le continent de combiner stratégie de développement numérique et protection des données et de la vie privée. Une façon de renvoyer les industriels IT américains à leurs ambiguïtés. Dévoilé par François Hollande, le plan en faveur de La Nouvelle France Industrielle souligne, en filigrane, les enjeux véhiculé par le numérique en matière de souveraineté économique.

En attendant un encore hypothétique sursaut européen sur la question, le climat post-Prism crée une opportunité pour les industriels européens aujourd’hui marginalisés, les Siemens, Alcatel-Lucent, Bull et autre Thales. L’opportunité de revenir sur certains marchés, comme l’illustre la récente note de service transmise par le directeur de cabinet de Jean-Marc Ayrault à l’ensemble des membres de cabinet du gouvernement. Cette note, publiée par nos confrères de l’Express, interdit l’usage de smartphones standards pour les communications sensibles, au profit de terminaux cryptés fournis par Thales. Autrement dit, le BYOD au gouvernement, c’est fini !

Un exemple qui pourrait bien inspirer de grandes entreprises françaises et européennes évoluant dans des secteurs sensibles. Et fournir l’occasion à des fournisseurs européens de combler une partie de leur retard technologique.


Voir aussi

Silicon.fr étend son site dédié à l’emploi IT
Silicon.fr en direct sur les smartphones et tablettes

Recent Posts

AWS abandonne WorkDocs, son concurrent de Dropbox

Un temps pressenti pour constituer le socle d'une suite bureautique AWS, Amazon WorkDocs arrivera en…

22 heures ago

Eviden structure une marque de « serveurs IA »

Eviden regroupe cinq familles de serveurs sous la marque BullSequana AI. Et affiche le supercalculateur…

1 jour ago

SSE : l’expérience se simplifie plus que les prix

Le dernier Magic Quadrant du SSE (Secure Service Edge) dénote des tarifications et des modèles…

1 jour ago

IA générative : les lignes directrices de l’ANSSI

Formats de paramètres, méthodes d'apprentissage, mutualisation GPU... Voici quelques-unes des recommandations de l'ANSSI sur l'IA…

2 jours ago

De la marque blanche à l’« exemption souveraine », Broadcom fait des concessions aux fournisseurs cloud

À la grogne des partenaires VMware, Broadcom répond par diverses concessions.

2 jours ago

iPadOS finalement soumis au DMA

iPadOS a une position suffisamment influente pour être soumis au DMA, estime la Commission européenne.

2 jours ago