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Categories: CloudSécurité

Piratage du câble sous-marin : le pétard mouillé qui met le feu à la presse française

Der Spiegel dévoile que les documents fournis par le lanceur d’alerte Edward Snowden prouvent que le câble sous-marin SEA-ME-WE4, qui relie la France (son point de départ est Marseille) à l’Afrique du Nord, au Moyen-Orient, à l’Asie et à l’Océanie, a fait l’objet de surveillance de la part de la NSA.

Surveillance qui a permis de récupérer le tracé du réseau ‘de niveau deux’ de ce câble sous-marin, via le piratage du site web du consortium le régissant. Bref, la carte des équipements composant le réseau gravitant autour du câble et permettant de le gérer.

Cette ligne de 20 000 km, mise en service en 2005, est à la fois multi-opérateur et multipoint. Voici la liste complète des pays reliés par ce câble sous-marin ô combien stratégique : France, Algérie, Tunisie, Italie, Égypte, Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, Pakistan, Inde, Sri Lanka, Bangladesh, Malaisie, Thaïlande et Singapour.

Parmi les propriétaires de ce câble, nous trouvons les opérateurs nationaux de chacun des pays cités (y compris France Télécom – Orange), ainsi que l’Américain Verizon Business.

Vers un futur piratage ?

Encore une écoute à grande échelle opérée avec la complicité d’un gouvernement ou d’un opérateur ? En fait – jusqu’à preuve du contraire – pas du tout. Toute l’affaire tient plus de l’affolement médiatique que de l’information.

Contrairement à ce que la presse a indiqué, les informations fournies par Der Spiegel ne font ni état de captation de données en masse sur le câble, ni de piratage du réseau interne d’Orange, ni même de celui du consortium gérant le câble sous-marin SEA-ME-WE4 (dont fait partie Orange).

En fait, la NSA s’est bornée à s’introduire en tant qu’utilisateur authentifié sur le site du consortium, afin d’en voler le plan du réseau. Des données qui demeurent certes stratégiques, mais qui sont plus privées que secrètes. Il est évident toutefois que ces données constituent une base intéressante pour d’éventuels futurs piratages, qui n’auront – eux – rien d’hypothèses. Arriver en terre inconnue avec une carte est en effet toujours un avantage.

Comment l’agence de renseignement s’est procuré les données d’authentification reste une inconnue pour le moment. Rien ne permet donc d’affirmer que le réseau interne du consortium en charge du câble sous-marin SEA-ME-WE4 ait été infiltré, des techniques bien plus simples permettant d’arriver à un résultat identique.

Crédit photo : © Oleksandr Lysenko – Shutterstock


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